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28 septembre 2010

l'enjeu

Périphérie de Tunis. Le terrain de football. Faute d’une pelouse élégamment tondue à ras, une surface jaune de terre battue à l’ancienne, où les cailloux volent sous les coups de pieds maladroits. Le ballon, lui, est très brillant (noir et argent) et porte le logo qu’il faut, là où il faut. Les gars qui arrivent troquent leurs jeans contre shorts et maillots aux couleurs de l’équipe nationale. La matinée avançant le terrain compte bientôt les vingt deux joueurs règlementaires, et chaque nouveau candidat à la balle se fend du même nombre d’accolades avant de se lancer dans des étirements…
Autour d’eux le beige initial des immeubles a pris un coup de vieux. Les façades sont ornées de la forêt habituelle des antennes satellites et des linges colorés. Quelques toits se terminent dans de grandes tiges de ferraille, promesse d’un étage supérieur ou d’une échelle pour les étoiles.

Des bancs fatigués font office de tribunes. Ceux qui, las du travail nocturne,  préfèrent la farniente à la drible, s’y prélassent en grappe et ils sont nombreux… à parler fort… à s’improviser commentateurs sportifs… vantant les prouesses de celui-ci, ou raillant le pied crochu de celui là.

« Farid, ça te sert plus à rien de courir après la balle, tes jambes elles sont possédées par le shétan »

A les entendre on se dit que le match se joue peut être là. Dans la joute verbale des pseudos supporters. La coupe irait à celui qui fort de ses bons mots, aura fait rire plus haut ses acolytes.

A moins que le match ne se joue vraiment autre part. Sur les bancs d’en face, tout aussi fatigués, tout aussi tribunes mais féminines celles-ci… Où viennent de prendre place trois jeunes femmes au jogging nonchalamment posé sur les hanches. Les cheveux noirs tirés / tout droit sortis du brushing et retenus haut par une pince en plastique rose fluo. Elles font mine de ne pas prêter attention aux jongleries de ces messieurs, mais jettent quand même un œil, lorsqu’ils hurlent et ôtent le maillont pour un nouveau point marqué… rien de neuf sous le soleil en somme….

 

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