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19 juillet 2011

celle qui parle danse

marie richeux, avignon, cour d'honneur, photo : ethervision

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous marchons tranquille, c’est l’hiver.
Nous nous demandons comment sonne la ville d’Avignon lorsque les festivaliers ne l’ont pas encore envahie. Nous pensons que cela doit sonner silence. Pas rien, on ne dit pas rien, on dit que cela doit sonner vent très froid, mistral de février,
et il me raconte comme il caillait un soir d’hiver dans la cité des papes. Je me dis que je n’avais jamais entendu parler d’Avignon il y a encore dix ans, et que la cité des papes, aurait pu être l’une des cités dans lesquels nous trainions nos baskets rebondissantes et nos airs mous du genoux, en banlieue de banlieue parisienne… En tous cas l’hiver, la cité des papes, celle dont on parle, ça doit sonner silence. Ce qui sonne en revanche, comme une obsession, comme le spectacle contenu dans les murs depuis des lustres et que personne au fond ne serait parvenu à montrer : c’est la cour.
la cour toute nue que l’on habille.
A poil, en terre, en pierre,
la cour brutale. Défiante.
La cour à poil indécente que l’on habille contre son gré, le notre surtout.
la cour sacrée du rite, rendue à elle dans son sol, que l’on habille, que l’on habille…Les gradins qui se montent dans un fracas sans nom, et cela se passe la nuit, forcément. Et moi je rajoute dans mes yeux invisibles je rajoute pour l’image, de très fort projecteurs comme ceux qui éclairent les chantiers endormis à  côté de la gare du nord. C’est franc,  j’aime bien. Il reste un instant comme suspendu à l’idée de la cour d’honneur et
Je me dis que d’honneur, ce serait beaucoup trop, que d’honneur je ne parviendrai pas à danser dedans, alors que dans la cour tout court, ça je sais faire.