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31 octobre 2012

si, par bonheur inversé

 

bois-de-bouleau-en-hiver-russie-thumb3389207.jpgC’est moi qui répète. A force, c’est une forêt. Mais c’est simplement par la force de la répétition que cela devient une forêt.
Par exemple, un seul bouleau c’est trop vertical. C’est trop peu, ce n’est pas assez d’espace pour une déambulation. Ce sont des pas trop retenus, trop secrets, trop serrés.

 

Dés qu’il y a deux bouleaux, puis douze, puis cent cinquante, avec la fébrilité de leurs couvertures, ce que leurs écorces ont de touchant, ce que leurs rares branches vous disent des hommes, dés qu’il y a, allez, plus de douze ou treize bouleaux,
alors c’est une forêt.

 

Il marche dans cette forêt. Les yeux écarquillés, glissés entre les tas d’épines brunes. Voulant soulever du sol ce qui ne se soulève pas.

C’est le noir complet si tu soustrais la lune. C’est le noir absolu si tu soustrais le bruit lumineux des villes lointaines. Mais c’est aussi le jour avec les oiseaux. C’est un mélange. Un jour blanc. Une nuit blanche. Pareil.
Il marche dans cette forêt seul. Il veut se rejoindre en un point précis, et voit le point bouger. Son avance fond comme neige au soleil. Il rechante la chanson à l’usage unique de ses joues. Son avance fond comme neige au soleil. Il cherche un ciel, en dessous duquel marcher, il sait que si par malheur, par bonheur inversé, il sait que si il trouve ce ciel qu’il cherche pour marcher dessous, il sait que s’il le trouve, il sera pris de vertige. C’est humain mais c’est idiot de s’effrayer de cela.

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