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17 décembre 2012

l'avenir à venir. pas de fin du tout. vingt et un décembre.

 

Solstice érotique.
Nuit longue. Langue. Déliée. Rappeuse. Libre. Dernière alcôve où tout ne se dit pas.
On touche les ondes avec les doigts. On approche l’écran noir du plaisir.
Un face à face. Une bouche à . Directement sur le sol, les hauts parleurs d’un long baiser. Interdit et goûtu. On soupire. Tu soupires. Je soupire. Nous soupirerons.

Mais aussi, Dieu est un fumeur de havane joué au ralenti sur le tourne-disque.
Je te regarde en boucle jusqu’à ce que mes joues rougissent.
Erotique solstice. Une pensée nouvelle qui ouvre. Les dents de Jagger, les fesses de Laetitia. Ses seins nom de dieu ! Le souvenir des petits papiers d’Alain.

Je remonte le long des lettres de James Joyce, et dans ton dos je salive. Arme tes yeux et tes oreilles, on prononce les mots langue, épiderme et téton. On prononce les mots cul, on, couille, bite et douceur. C’est une déclaration, on est mille fois vivants.

Une nuit longue de jouissance réjouie.
Etre. Avoir. Allonger. Laisser. Tordre. Mordre. Dévaler. Les pentes et les draps. Courber. Oui. Défaire. Emmêler. Lacer. Lassive, déposer. Fuir, geindre, tordre, encore, tomber, encore. S’appliquer, encore, encore, encore, encore.
Solstice différent. Couché sous le piano, tu écoutes vibrer, les membranes et le sol. Tu ne sais rien par cœur. Tu ne veux rien cerner. Les ébats sont flous et imaginaires. Mélange de nuit pudique, et nue. Zone érogène de l’oreille, laisse toi faire.

 

Commentaires

Solstice. Une question de degré maximal; ou minimal. De retenir aussi, le soleil. Y Parvenir.

J'écoutais l'une de vos émissions sur les frontières, en voiture. Déplacement minime; n'allez pas songer à quelque chose comme le passage d'une frontière déserte, au matin, avec comme la suggestion d'un monde finissant, non; c'était banal.
Et je songeais à un poème de Supervielle que je connaissais par coeur. Mais il y a longtemps. Rien à faire, il ne revenait d'aucun pays. D'aucun autre amour. Et pourtant, si, la mer, déjà, était présente par les fenêtres. C'était dans le "Forçat innocent". Et les propos sur les frontières, je ne parvenais plus à les percevoir, en voiture (c'est une Nissan bleue et ce détail est sans importance). J'étais à la recherche. Je savais que des mains s'y livraient; les frontières étaient comme de la peau, à troubler. Et un grand silence, comme un vacillement, devant soi.
J'ai retrouvé ce soir ce à quoi vous m'avez fait songer, sans le vouloir, avec ces frontières.
Une réminiscence est-elle un recul de frontières?
Une suggestion est-elle toujours une promesse?
Vous voyez le bazar, comme dit celui qui vous disait avoir "passé le temps d'aimer". Vous lui avez dit, sur la Strada: "son nom m'échappe aussi".

Son nom m'échappe aussi.

Tous mes voeux, en cette période, où l'aphélie tombe le 2 janvier cette année, je crois.

De Supervielle, donc, voici cette frontière, au demeurant attachante:

"Livrez vos mains aux miennes,
Ecoutez la rumeur :
Nos âmes attardées
Viennent de leurs frontières.

"Voici qu’elles se touchent.
C’est l’ombre et la lumière
Qui se croient immobiles
Et tremblent de changer

*

"dans votre grand silence
vous avez l’air de dire
un chant irréparable
qui part de la montagne
et gagne au loin la mer.

"Une à une les choses
Vont douter de leurs gonds.
Un cœur de l’an dernier ?
Un cœur de l’an prochain
Habite nos poitrines
Déjà tout se souvient :
Ce nuage, le mont, le paquebot, sa route
Et ce grand ciel partout
Qui nous lia les mains."

Écrit par : jean michel portail | 27 décembre 2012

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