14 janvier 2013
son corps émet __ encore__ des ondes
Il n’y a qu’un seul été. Ce sont des jours mis bout à bout, qui ne font qu’un seul été. Sous tes poignets une légère odeur de pain chaud en témoigne, qui se retrouve en miroir,là, dans sa nuque et là, au niveau de son ventre.
Il n’y a qu’un seul été pour ses cheveux qui gouttent d’eau douce, parce que tout autour tu as creusé le sol. Tu as arrêté le temps qui a arrêté le cours des cours d’eau parce que rien ne te tient plus à cœur qu’une piscine fraiche, creusée à mains nues, où faire tremper ses mots et ses seins, jusqu’à ce que cela infuse suffisamment pour que tu puisses y boire.
Alors tu prends ça, et aussi des nuits, très noires, où les étoiles brillent de loin qui même mortes, vous relient. Tu prends ça et tu rajoutes le goût virtuel d’un whisky, déposé sur des lèvres.
Ca, c’est un seul été. Et entier. Et plein.
Si tu veux, tu rajoutes de la lumière, tu seras loin du compte de toutes façons, et la chanson qui vient dans le poste tout à l’heure, quand tu règles la station sur la route de Bayonne, de Frehel, Bejaia ou Dreux est une chanson cousue de lumière, sans accélération, à la lente vitesse de la lumière. Son corps émet encore des ondes à la lente vitesse de la lumière qui coud la chanson.
Ses yeux, c’est un seul été mis bout à bout. Un regard c’est un seul et très long été mis bout à bout, que l’on attend de retrouver nouveau, et très autre et tout pareil. Un œil, devant un autre œil, c’est une folie douce qui n’a pas d’autre nom.
C’est aussi retrouver quelques heures durant, la très grande peur adolescente, de deux corps en chaussettes et thé chaud, sur un matelas qui n’est même pas le leur. Et le trafic dehors qui manifeste en chaussettes. Et l’horloge qui tourne et ne peut rien contre la mesure musicale, maitresse en tout.
La chanson qui vient est une chanson cousue de lumière, sans accélération, et c’est un seul été mis bout à bout.
13:04 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Très beau texte, sensible encore et tant mieux.
L'expression "Un œil, devant un autre œil, c’est une folie douce qui n’a pas d’autre nom" me plait particulièrement.
Écrit par : JRo | 16 janvier 2013
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