11 mars 2013
saint estèphe, 2002.
en deux jours, nous apprîmes à ne pas mesurer ni la farine ni l'oeuf pour la tarte au citron. nous découvrimes que l'amande est aussi un fruit de mer, dont la texture a en effet quelque chose de l'amende, le fruit tout court. je te caressais les cheveux sur le carrelage chauffant, et répétais à l'envi que ton allure à cheval n'est pas sans rappeler les plus grands. je cuisinais pour un pour deux pour trois pour quatre pour cinq pour six pour sept pour huit pour neuf __boeuf. ce qui n'est pas dans mes habitudes. je remontais mon col, ton col et enchainais les dribles du genou. nous tressions des fils de couleurs, dont deux en plastique à la racine des cheveux, et ne rigolions pas en soulignant qu'il est un sort dans chaque noeu. qu'il faut donc tout nouer avec précaution.
je ne disais rien quand, émue, je te voyais danser pour la millième fois et pour la millième fois, je refaisais le trajet vers.
en deux jours, nous avons dansé, et laissé des bandes dessinées sur le ventre de celui qui aurait quarante ans. il les a eu d'ailleurs, juste devant nos yeux et sans que nous pleurions.
nous lui avons offert un hipopotame, que chacun tentait d'adopter en secret dans les chiottes. nous n'avons pris aucune drogue. aucune drogue et avons fait couler du vin d'il y a dix ans dans nos gorges.
nous avons souri au premier et au dernier étage, et écouté Retiens la nuit. nous n'avons rien tenté contre le jour. rien tenté contre la brume. rien tenté contre l'abat-jour de dix-huit heures, qui te rappelle quelque chose, forcément.
du présent, nous fîmes nourriture nourrisante et régénérions nos plaquettes.
10:19 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Saint-Estèphe, méthéologique ?
Écrit par : hélène | 13 mars 2013
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