19 avril 2013
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C’est une heure exquise qui existe à peine sur les cadrans dans les halls de gare, dans les supermarchés. C’est une heure à l’envers, où le ciel monte au lieu de descendre, lorsqu’il est l’heure de n’être plus dehors. On pose sa tête sur le rebord du frigidaire couché, et les pieds dans la flaque que fait la glace en fondant, l’on défie le rhume, un vers d’alcool à la main, souriants. Dés lors, tous les épisodes s’enfilent en sens inverse, par la fenêtre imprimée négatif, blanc sur noir.
Ils sont eux-mêmes, la tête sur l’oreiller frigorifié, à faire fructifier leurs promesses.
On dirait qu’on était libres et riches de ce que l’on ne savait pas. On dirait qu’on réservait dans nos orteils, dans nos chevilles, dans nos talons d’Achille une part d’enfance en colère. Immuable. Jamais réconciliée. On dirait qu’on n’attendait personne, mais qu’on voulait atteindre. Emettre. Aimer.
Il sont eux-mêmes la tête renversée, là, à songer que pour une fois, peut-être, le ciel se retrouverait en haut.
Leurs serments sont ceux des amoureux, qui, ce soir à la brume, nous irons ma brune cueillir des____ mots doux. Leurs serments se font, à ciel ouvert, la bouche ouverte, et les mots pas en l’air. Juste réels. Avec de la peau, et des organes en dessous, par-dessus. De la chair dans les mots dans leurs serments au ciel.
Ils marchent sans le sol, mais sur la portée. Une partition de lumière venue par en bas, les éclaire en contre jour. Ils s’écoutent.
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