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17 mai 2013

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Prosternez-vous ou mourez chaque fois, le gars émiette les mots entre canines et incisives et gros dentier greffé la veille. Il chouchoute le tapis de velours rouge, serre fort sa cravate, la fourmilière de ses idées, le chaos et la bourse qui défilent sur grand écran. Une dame entre. Robe fourreau. Le casino la déshabille. Aussi vite que ça. Elle passe, allure de chatte au cœur mou, entend le croupier dire, à la volée, « Prosternez-vous ou mourez chaque fois ». La règle d’un jeu que je ne connais pas, se dit-elle, se dit-elle, se dit-elle. Elle c’est comment déjà ?

Personne ne sait, elle disparaît. Tout le monde joue. Tout le monde a une petite bourse cousue près du sexe, en peau de lapin, ou autre chose de mort, et l’argent y est remplacé par des jetons de plastique jaune. Le délice. A la table du croupier les joueurs accourent, se giflent pour être au premier rang, si c’est pas jouer c’est pour voir. Ils ont des chaines noires, plates, au cou, qui ne brillent pas, c’est vulgaire.

En secret un homme, plus beau plus mat mais moins grand, pense que ce soir, c’est idéal, la lune au beau fixe pour vider la chambre forte. Il se voûte et fait semblant de jouer  gros. La roulette. Branlette. Mélange les rouges avec les noirs. Le sommeil dans le sillage de la boule endiablée.
"Ralentissez-la" crie un joueur au bout du tapis.
"Accélérez-là", glisse la femme qui avait disparu.
«Au diable son gros gâteau» abandonne le troisième homme en riant, c’est à la table d’à côté qu’il file, où le blackjack attend.

 

 


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