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02 juin 2013

d'ici on entend les coqs chanter sur Tanger

je te prends par l’est et par l’orage.
j’exige le matin, et des chèques en bois, à Stéphan, Reiner, Susan. je rêve que je les emmène tous sous le bras, par les lacs, par l’est et par l’orage, n’aime pas la compagnie des morts, mais je découvre combien c’est vaste
la mer est jetée à l’ombre, ainsi que toutes les prévisions, nous les laissons à l’ombre, je déménage à Prague,
sur les trottoirs mouillés par la crue, j’escalade le château, vers novembre, vers sept heures, il y a toujours cette même brume à badigeonner. c’est infiniment beau et ne se traduit que trop mal en français. je continue de chercher. je relie.
je rêve de chevaux endormis dans les coffres des matelas, et de gitans avec qui l’on négocierait le prix.
le tissu pour les tapis de dos.
j’ouvre les yeux sur le trajet.
pas trop bas. pas trop haut. j’en ai rêvé deux fois.
juste l’égal échange. eux : la thune. moi : je tisse. et les chevaux dorment encore à cette heure.
je lèche tes seins et je découvre combien c’est vaste.
la moindre cicatrice au sol, je creusais. une sale habitude d’enfan. pourtant tout ce qui inspire n’aspire pas, et c’est une règle encore vraie. faudrait jamais laisser tous ces trucs dans leurs bouches,  ou les nôtres, car ça empêche de parler.
 

 

 

 

Commentaires

UN petit recueil de poésie que j'ai écrit.
bien à vous
jean piron

intitulé Ma Chimère Mon Amour


A toi, à l’empreinte de ton corps, à sa rose imminente, à l’angoisse de ton retour parmi les débris de nos amours, à l’éclair de mes précieux grabats, à la lumière de mes doutes.
.











De petites blessures éclairèrent les heures par de minus-cules embrasures. Nous allions reconstruire nos transparentes calomnies.
Je la pris, la gouvernai, plus belle et plus cruelles que mes insomnies. De ses habits quotidiens perlaient des résilles noires.
Elle me connaissait et savait que mes accoutrements étaient faillibles, mes effritements lumineux.
Ses danseurs déroulèrent des bals costumés, de leur flûte en larmes puériles coulèrent très bas des notes, des sanglots.
Sous ses habits de lin, je découvris l’arrogance des étoiles.












Elle avait des saisons plus soudaines que l'exil des oiseaux.
Je la voyais sur des routes fastueuses, faites de pierres volées, ses escortes sinueuses portant le fer dans chaque plaie entrevue.

Dans la nudité que reflétait son armure, elle marquait de sang ses frêles défenseurs.

Je crus à ses roses dévêtues, à ses pétales d’où coulaient des miroirs naïfs. Les abolir était impossible.

Du haut de mes statues d'argile, je jetais mes masques, puis je les ensevelis de façon à les aimer. Des fontaines perdues errèrent sur des corps immobiles. Dans le pays le bannissement fut total.











La houle qu'elle promettait était irréprochable. Notre ressac, une fois bu, elle dénouait de son huile la rouille de nos mains.

Puis, ensemble, nous regagnions son anse malgré la brume unanime. Elle profitait sans cesse de nos naufrages et lacé-rait d'échardes toutes nos voiles.

Je la couvrais d'orage et cachais ses dernières étoiles. Elle je-tait alors ses filets de sel aux albatros. Malgré ses violents échanges de vagues, son port exultait et coulait un sable que nous ignorions. Secrète elle restait droite comme un phare Ignoré de la mer.











Elle m'ignorait et feignait d'aimer d'autres alizés, d'autres puits plus limpides. Elle m'ignorait du fin fond de ses alcôves, où bruissaient des Hordes de murs gris. Elle m'ignorait, âprement auprès de ses armes recluses. Elle passait dans chacun de mes rêves et promenait ses longues armures de bure sur mes lèvres asséchées. Je la convoitais et lui portais mes fleurs de rancune.

A chaque passage, je la tuais. Puis, je l'affamais dans sa splendeur. Nous terminions notre voyage, enlacés dans une agonie extrême. Nos morsures rythmaient les récoltes pro-mises.

Ailleurs s'accroissaient les légendes de nos folles étreintes.














Je la harcelais et la décimais peu â peu. Après chaque plaie, elle reprenait son vol. Je la fragmentais alors et mon épaule-ment éclatait en graffitis, comme une étoile morcelée.

Nos couleurs étaient semblables, pourtant notre émancipation restait brève. Malgré tout, nous reprenions notre émerveillement avec férocité, ce qui rendait nos transgressions plus futiles.

Quand les socs nous labourèrent une dernière fois, ce fut l'unanimité qui cessa dans un abreuvement total.

Depuis, mon amour s'est estompé dans l'attente des pro-chaines marées.












A chacune de ses haltes parmi les halos, je réécrivais ses passions, seul face à l'approche de ses ailes. Je la couvrais de mes ors délictueux, elle s'en défaisait et implorait les hunes de ses voiliers avec des prières impérieuses. Mais les harpes que créait le vent avaient la pâleur des îles et nos étreintes les brûlures du sel.

Ma fatalité éclairait sa proue. Ensemble malgré mon imposture, nous héritions de nouveaux méridiens.
















Sous la laine qui ployait de ses fardeaux, elle menuisait des bois médians, des cimaises, disait-elle pour nos amours. Je craignais ses lents envahissements, ses ornières fugaces aussitôt couvertes de lin blanc. Je sombrais avec elle par de multiples embrasures, comme autant de couteaux

De ses ailes, elle sarclait son terreau faisant jaillir de nos immondices des roses apeurées, des sources sans murmure.

C'était sa façon de m'aimer. Elle instaurait le règne des cathédrales mais avec des cris si fragiles qu'ils furent écrits de façon frauduleuses.

Mais, nous tous savions que sous son harnais, ses habits in-cultes s'étaient beaucoup amenuisés.














De ses mains frêles et inverses, elle se protégeait des coups que je lui portais. Bien que la rudoyant, je l'aimais, elle le savait et cachait de ses ailes les plaies de nos passions. Nos nuits perdaient ses étoiles avec des aubes détruites.

Les incendies qu'elle déclinait étaient pour moi un gage d'apaisement. Elle s'abreuvait de nos amours et les lumières que je lui arrachais éclairaient sa couche, où seule et cruelle,

Elle défaisait jour après jour ses habits de fêtes.












Elle, la diserte, de ses ailes entrelacées façonnait ses chants.

Elle assurait, nous disait ­elle, la rosée pour chaque intermittence pour chaque exultation. De nos frivoles effigies renaitrait la mer.

Pourtant, son chant était plus violent malgré l'alternance des violons nocturnes. Notre mésalliance s'en ressentait avec des labours si forts que ses empreintes furent oubliées par pure compassion.

Elle méconnaissait mes rancœurs, que je lui transmettais chaque jour sur des parchemins sans cesse renouvelés, sans cesse réécrits.

De fait, elle assurait une seule marée, avec pour allégeance la faveur des brisants.

Ailleurs, c'est l’horizon et ses mémoires qui furent perdus.








L'absence de sortilège cessait lorsqu'elle mettait en avant ses gisants, de façon continue, face à mes murmures. Elle tenait nos gemmes pour des immondices, avec exultation, je contribuais à ses maux. Je la pétrissais dans la boue de mes geôles, puis son corps luisant, s'élevant plus haut que ses faibles défenseurs, je la conspuais face aux tours de la ville.

Mes jouissances étaient minutieuses et assombrissaient ses pâleurs. Ma jubilation furtive sur mes lèvres éclatées.
Jamais amour ne fut plus secret.













Elle marchait à mes côtés, puérile dans la crasse de sa robe de bure et le simulacre d’un amour parfait. Un seul cri don-na à son passeur de pierres les lueurs des interstices de la tour du guet.

De ses mains couvertes de clefs plus hermétiques que bleues, elle élevait entre nous des murailles couvertes de hiéroglyphes et avilissait les plus belles de nos villes. Ensemble, nous les avions créées plus intenses, plus factices mais enfin réunies. L'idylle de nos couches rendait notre méditation plus intime.

Puis nous avons recouvert nos murs de glaise et de cris d’oiseaux, et sans chaleur excessive au crépuscule, nous fardâmes nos jardins pour un dernier embaumement.












Elle ne croissait plus et stagnait dans son effarante beauté.

Elle reprenait, de son bâton, la souillure de nos berges.
Sa lucidité extrême opprimait toutes nos récoltes. Nous ployions sous ses injures, notre tentation était grande de l'abolir.

Mais déjà ses lignes de sutures s'accumulaient dans le sel de nos marées. De rage, elle dispersait nos débris en toute satiété.

Notre révolte était proche, elle la fixa parmi ses plaies. Puis, ses injures tombèrent comme celles qui tonnent et amplifient la lave de nos forges. Longtemps un feu inconnu fut soupçonné d’éclairer la mer.










Je gravissais son corps exsangue d'un apurement absolu.

J'exhortais ses meutes lumineuses, ses conjurations ses oi-seaux de nuit. Ses couronnes de sel rongeaient mes paupières closes, mes méditations balbutiantes l’encourageaient pour de sublimes éboulements.

Seule son aumône s'écoulait plus minutieuse après chaque délation. Je la suivais tour à tour, j'accroissais ses faibles merveilles, elle exsudait alors d'humbles chimères.

De nos puits s'usaient les margelles que nous strions, seaux après seaux. Mais qui soulignera, dans le désarroi de nos ombres, en tremblant, l'usure de nos mains.












Elle avait la rage majeure et s'écartelait sur le socle que je lui dédiais. Pour elle, j'écrivais des murs d'écritures, que nous déchiffrions ensemble, tandis que frissonnaient nos maisons après chaque massacre. Son affection des gravats longtemps nous perdit

Elle m'apprenait des chants factices, nos blessures étaient quotidiennes et quand tombaient les lumières sur nos allées, un cri montait de nos bouquets de ruines. Seuls, les violons accompagnaient les stridulations de nos plaies.











]e la soutenais dans son règne, lavant les boues putrides de ses ors, que j'enfouissais. Je la couvrais de mes imprécations avec persévérance.

J'aimais ses travestis dont elle se parait, pour nos amours et nos minuscules saccages, disait-elle, et cela confortait mes patiences aimantes. Nul plus qu'elle ne façonnait avec autant de clarté nos grabats immaculés.

Parfois, elle jouait de mes intrigues et feignait l'amour absolu, elle amenait alors des sources limpides qu'elle tressait de ses mains nues.

Pourtant ses infidélités étaient flagrantes, je la couvrais alors de mes imprécations avec persévérance. En amont notre amour s'épuisait dans le vent.

Nul, plus que moi, ne construisit de jardins auprès de sa maison.










Le territoire, qu'elle hantait, n'avait ni remords ni entrave.

Elle soumettait mes regards de ses chaînes perfectibles d'un seul tenant, sans écho, d'une noire splendeur, et offrait des fleurs millénaires a d’hermétiques passants. Nos gisants furent couverts de dentelles et opprimés de lumière. Notre amour fou ôté aux parfums des roses.

Je la serrai très fort, sa déflagration fut sans surprise, nous l'aimions tous. De sa corruption exemplaire, surgit les nouvelles courtisanes.
















elle passait dans le faible tumulte de nos armes. Elle pas-sait au plus près de nos rives, nos charniers de laine bleue étaient couverts de brume. Sur nos croix, les invocations étaient plus pures, plus accessibles. Ses vocalises se firent imminentes, d’une stérilité plus meurtrières. Son allégresse comblait de regrets les étincelles recluses.

Entre chaque prière elle reprenait son bâton de verre et ras-semblait ses troupeaux ingénus. Les bûchers furent désormais exigus, les croix plus en alliance avec le vent.

Elle venait, les ailes en offrande, nous apporter la foi.












Sur sa proue face à la mer, elle assumait un peuple d’écume.

Je gardais sur mes lèvres ses salives de miel et son sel rongeait mes tresses marines. Flammes et femme dorées, ses longs cheveux m'étonnaient.

J'aimais ses hunes galbées et ses voiles dentelées.

J'écrivais pour elle mes derniers naufrages.

Puis, d'un seul coquillage, toute une vie durant sur ma tête blessée, j'écoutai le bruit de la mer.












Le vent sur nos ailes, lissait d'amertume le départ des migrations.

Pourtant, la violence gothique des églises soulevait des objections à son départ.

Elle prit sa décision le jour de l'effondrement des icônes, je n'avais que mes villes illusoires à lui opposer. Ce n'était qu'une aigreur sereine et les raclements de ma voix se perdirent face à sa beauté gutturale. Avec elle mouraient les relents de lumière.

Les imprécations que je lui accordais augurèrent de mes exécrations. Je la blessais une dernière fois comme au jour d’allégresse.

De sa migration renaîtrait un nouvel émerveillement, disait-elle. Depuis lors, mes fuites sont modestes et l'insomnie de ses valets m'est nécessaire.








Elle était de ces oiseaux volubiles, près de ces villes de lin où toute lumière est verticale.

Dès sa venue, la nuit fut séparée du jour par simple décollation. De la meute des nocturnes, elle seule choisit l'exécution. Nous avions si peu de réalité, si peu de péril.

Le changement de règne était inexorable, sa déchéance superbe. Notre seconde mort fut précoce et malgré les paroles favorables sur les murs de nos villes, son manteau de bure et de boue s'échappa de son linceul.

Son envol fut transparent, nous attendons tous sa prochaine migration.













Elle revenait indicible prés de mes portes favorites les recouvrant d'écrits en revendications.

De son bâton, elle délimitait nos nouvelles contrées, puis ses sollicitations furent plus sereines et ses dénouements plus harmonieux. Elle intriguait au sein de mes nuits et procédait aux exécutions. Caresses déchiquetées d’où s’éparpillent les étoiles.

Ses armes étaient très avenantes et nos geôliers brisèrent leurs chaînes en réciprocité. Elle fit table rase de nos absences et nous imposa des afflictions extrêmes jusqu'à ce que les ors de nos yeux déversent des harpes bleues en signe de soumission.











Elle était là, parmi les friches, barque frêle en amont, sans les voiles ni le vent, comme une hampe nue.

Je la reléguais aux bas-fonds dont je gardais le secret. Quand un libelle s'échappait de ses mains meurtries, je le caressais et l'effaçais avec tendresse. Mes parcelles d’amour étaient hissées à chaque tour de vigie comme un rempart ultime.

Puis, ayant rangé les outils sur les marches brûlées, je pris une à une les tâches dans le quotidien. Pour un dernier via-tique, je regardai ses landes et j'aggravai sa nudité.










L'oubli de ses lèvres fermées sur des univers précieux était avide sous la pluie. L'humble subterfuge de ses habits de fête n'avait pour éclat que l'absence de la nuit, et ses ors le gemme des fontaines taries.

Sans les paroles dissidentes, sans les aspérités ni les dentelles souillées et lumineuses. C'était un jour d'impasses meurtrières, de simples effritements. Je l’aimais toujours et chaque blessure inaccoutumée créait de nouvelles étoiles.

De mes têtes éparses, je choisis celle du vent et désunis le pacte sur lequel poussaient d'immenses roses noires.











Le jour des roses coupées, je la pris sans la corrompre et la bannis sans ostentation. Nos cris furent éparpillés sur de vieux manuscrits et nos guenilles imperceptibles brillèrent alors de mille feux.

Je donnai congé à ses miroirs et couvris d'or fugace ses multiples couches. L'éclat de ses arrogances me fut prédit. Je n'étais pas dupe, car ma réclusion était infime.

Dès lors, l'inclusion se fit nécessaire devant la montée des hivers spacieux. Avec le peu de nuit qu'il me restait, je fis face, créant des labours si noirs que l'aimer fut enfin possible.










Persévérante, elle m'escortait, je l'écoutais les mains extrêmes dans l'attente de l'envol.

Mes changements de méridiens atténuèrent le désespoir de mes absences, la félicité des derniers puits me cacha les nuées de ses couteaux. Elle murmurait et dédiait des ordres à ses frêles servantes relevant son long tablier de lin aux archers de passage.

La perfection de ma souffrance était connue en amont et provoqua des amours inavouables.
Malgré ses offrandes, je la tuais chaque matin, sans exultation, de façon crédule.

Elle oubliait alors mes sarcasmes et attisait la lueur des ma-tins à venir. Son ingénuité des orages brûla mes dernières transparences. Chacune de mes ailes a en mémoire la plaie de ses baisers.










Le chant était haut, notre avidité vive. Chaque lame avait sa plaie. Je pris ses mains et abolis l'empire du limon.

Dans ses habits, je découvris la cruauté des geôliers.
C'est alors que je fis silence et sans hâte, dans un embaume-ment perpétuel, je remplis la nuit d'invectives.

Écrit par : jean piron | 05 juillet 2013

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