19 janvier 2014
à chaque jour suffit
Non, il n’y a, au fond, aucun générique connu qui pourrait assurément se réclamer d’un goût meilleur que celui qui n’existe pas encore et qui va venir sous une autre forme pour annoncer un autre écran, et des couleurs inusitées.
Il n’existe pas non plus, ce paysage qui réunit en son cœur, l’exactitude du bonheur, c’était il y a combien d’années ? Il n’existe pas tant qu’il ne contient pas en fait, la promesse muette et brûlante que le bonheur est voué à revenir en trombe, et fort d’une autre couleur, elle aussi réinventée.
A force de ressasser les premiers baisers que vous donnait une fille au coin d’un arrêt de bus, ou au sommet d’un skate park devenu prairie de béton, à force de sentir encore vos doigts dans son sexe moelleux dans l’arrondi d’un matelas, ou sous le haut vent d’un camping car, vous en oubliez les sexes et les bouches du présent.
D’ailleurs, ce ne sont plus des filles, mais des femmes, et vos dix-sept ans ne les émouvront qu’un temps, car ce sont de vos trente, quarante, cinquante, soixante ans (…) qu’elles désirent entendre parler. Ce sont de ce genre d’âge en train d’être tagué à même les nuages, dont elles rêvent lorsque, trop tard, elles épluchent des clémentines, dans des cuisines en regardant n’importe quelle ville prendre feu sous la nuit noire.
Le souvenir est une drogue dure qui peut faire écran. Qui peut faire illusion. Qui peut faire le charme de celui sous lequel le sol se dérobe à force de ne pas le fouler.
Alors oui elles écouteront émues, les quelques histoires des promenades que vous avez faites, des disques que vous avez écouté, des plages sur lesquelles vous êtes allongés, des concerts auxquels vous avez versé votre première larme, mais elles piétineront d’impatience en voyant la lumière du jour décliner, et ne ravaleront pas longtemps, un on y va ?
qui voudra dire aimons-nous. convoitons la beauté de cet angle de rue. bavons de goût pour cet étalage de jeunes pousses.
Demain est une fiction désirable, Hier : un entrelacs qui nous sous tend, Maintenant : un large défi à nos existences.
18:37 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
on pense au doigt qui défie la bougie allumée
on pense à une course pieds nus sur un tapis de braises
on sent sa langue grésiller sous le palet
on attend en courant
la suite
Écrit par : psem | 19 janvier 2014
C'est tout à fait exact !
Écrit par : Merlin. | 19 janvier 2014
Elles épluchent des clémentines dans des cuisines
"Imagine"
John lemon, Merlin pinpin sans poudre et sans pépin...
Elles pressent la peau d'agrume contre leur peau
Parfum réveil-matin d'hiver acidulé _ tôt _ brouillard sur les bas côtés
Les feux clignotent orange nuit orange nuit orange mandarine
Cocktail vitaminé absorbé _ ruisselle dedans mon corps, dedans ton corps
Je démarre, tu démarres _ à toutes petite foulées
Un jour _ toute une vie _ encore et encore
Écrit par : hélène | 20 janvier 2014
Ici, un thé vert à la menthe en plein hiver. Parce que.
Écrit par : Merlin. | 20 janvier 2014
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