13 juin 2013
.
cet homme c'est mon père. le père de mon père. et la terre qu'ils ont retournée. cet homme c'est mon oncle, et l'oncle de mon oncle et les mers qu'ils ont traversées. son bras que je serre dans le matin dans la ville, c'est le bras de mon père, celui de mon frère, celui de mes oncles, des terres, c'est le même bras. quand les larmes lui viennent boursoufler la paupière du bas et la paupière du haut, ce sont les larmes de tous les hommes.
le "eux" et le "nous" n'est pas seulement une vaste connerie, c'est un choix. dans le langage. dans le corps. dans la politique. c'est un choix.
faire tomber cette distinction confortable laisse intranquille et pleurant sur l'entièreté de ce que nous sommes et pouvons. peu importe ce que nous glissons dans sa coupelle en plastique pâle de mendiant. c'est de la tristesse rageuse, impuissante et rageuse, qui rattrape nos semelles sur le reste de l'avenue et c'est à elle qu'il est interdit de vouloir se soustraire plus longtemps.
il dit j'ai le sommeil plein de loups. il voudrait revoir une maison au bout de ce que l'on appelle le chemin des bouleaux et qui n'a pas de nom*.
10:34 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : * bertrand belin, au nord de tout