Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12 janvier 2011

C A R M E N ( librement inspiré de la chanson éponyme de l'ami Weli Noel )

Carmen est assise sur une chaise en plastique près de la fenêtre. Un débardeur jaune lui ceinture la taille et les seins, au point qu’on ne sait plus si le tissu habille la  chair ou l’inverse. Ses cheveux noirs et artificiellement lissés sont remontés dans une pince en plastique mauve. Elle a de bonnes joues qui se creusent lorsqu’elle fume avec gourmandise sur son joint  d’herbe. Son poste radio crachote des tubes en espagnol, aux batteries électriques et aux pianos tout aussi factices. Le short produit le même effet que le haut : c’est à dire : on ne sait pas qui recouvre qui. Les cuisses s’étalent sur la chaise en plastique et doivent coller. Elles sont prises de vagues de cellulite et rappelle les vagues de son île dominicaine natale. Les mecs passent et repassent, ne pouvant plus mettre un pied devant l’autre, tellement….. Carmen…. et ils soupirent…. Les rejetant d’un coup d’éventail, marmonnant quelques morceaux du refrain, poussant le poste plus fort lorsqu’ils s’approchent de trop, Carmen a fait une croix sur ces baraqués qu’elle appelle bambinos. Trop pressés, dit-elle, pas capable de vous jouer l’air qu’il faut à la guitare, ni de vous passer les bras, juste en dessous de la taille, pour une danse, une petite danse qui vrillerait la tête. Alors elle se vrille le crâne à la drogue douce, attendant que les baraqués ramollissent et
ne câline qu’avec alcaline…
Lorsque le soir arrive, que les ventilateurs travaillent à rendre l’air respirable, elle se poste devant la porte, sur l’escalier de trois marches. Roule le dixième joint du jour, repeint ses ongles de pieds de la même couleur que ses tongs en plastique, pour faire raccord. Ils passent, les hommes, ceux qui s’oublient le soir, la sifflent encore du bout des lèvres, mais y’a rien à faire
Carmen est un cas rare, Carmen est un cas louche.



podcast


 

 

 


 

Commentaires

"que les ventilateurs travaillent à rendre l’air respirable,"
tout est là, pour moi

Écrit par : seb | 05 janvier 2011

Les commentaires sont fermés.