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01 février 2011

sans les pieds

Carrelage coulisse de la piscine olympique. A une heure exactement du début, Ça piaille :

Ok tu peux me passer la clé du vestiaire ?  Hortense c’est toi qui a récupéré les pinces ? Non j’ai pas les pinces, ok t ‘as la cire ou bien ? Non j’ai pas la cire ? Hortense tu peux me filer la brosse… Eh vous êtes toutes venues en touristes ou quoi ? Elles quittent le vestiaire. De nouveau Silence.

juste le bruit des douches, de l’eau qui coule sur leurs maillots. De la même couleur les maillots, de la même formes les chignons, de la même hauteur les jambes… à peu près. Certaines attrapent l’eau à la base du pommeau et l’accompagnent jusqu’à leurs joues qu’elles pressent. Elles la boivent et la recrachent à cause du chlore. Elles n’ouvrent plus les yeux. D’autres ne font aucun mouvement, les bras le long du flanc, les épaules tombantes ramollies par l’eau chaude. C’est un vrai silence. Concentré. Serré. Un silence étroit entre leurs seize ans à toutes. Aucune ne dépasse... Comme tout à l’heure dans l’eau elles font corps. Elles sont un. Elles plongeront en chœur sur la quatrième mesure du morceau. A ce moment, leurs pères, leurs mères, leurs frères, leurs cousines retiendront leurs respirations. L’eau ne rentrera pas dans leurs narines pincées par le plastique. Leur plongeon sera propre et net, la musique soulignera le mouvement. La surface aura le temps de se rétablir avant que leurs jambes, simplement leurs jambes, n’explosent à l’air libre formant une magnifique étoile. Alors les jambes disparaitront de nouveau et leurs épaules, leurs fines épaules surplombées des sourires mouillés, se lanceront dans une chorégraphie dont on peinera à croire qu’elle se danse là, où elles n’ont pas du tout pied.

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