05 avril 2011
wonderwall
Un peu comme dans les contes, il a une salopette en velours marron sur une chemise vert bouteille. Il n’a jamais compris pourquoi on s’entêtait à habiller les géants de cette façon là. Ni pourquoi on tenait toujours à ce qu’ils aient une petite bedaine et un côté bucheron.
Lui, il n’a pas grandi dans la nature. Il n’a rien des géants sympa et benêt. Il est un peu crevé. Il ne fait pas de bruit monstre lorsqu’il se déplace en ville. Il ne fait pas trembler le bitume. Il est géant mais il n’est pas lourdot.
Ce soir il est mélancolique. Il se penche sur la petite ville, sur les petites rues, les toutes petites façades d’immeubles, les feux rouges confettis. Et les bonshommes légos. Ca lui fait couler des larmes grosses comme des pierres. C’est seul un géant. C’est pas facile facile.
Il aimerait que les visages soient de larges surfaces que tout s’étende davantage pour pouvoir caresser vraiment. Il aimerait que les trottoirs lui laisse la place de mettre un pied devant l’autre. Pour de vrai. Et trois pieds même. Et de l’espace autour pour balancer les bras en marchant.
Il aimerait que les bols d’air ne soient pas de ringards gobelet. Qu’il y en ait pour lui et pour Boucle d’or si elle passe dans le coin. Il n’a pas envie de conquérir, il voudrait simplement s’étaler un peu. Ça fatigue d’être entouré de riquiqui. Voyez-le courbé, le dos géant, et l’âme aussi fragile que le vent.
Cargo gracile, l’a pas l’air bien du tout. Qui peut dire qu’on pense aux géants ? On pense pas aux géants, ces grands murs de merveille
18:37 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Marie,
Votre voix, votre poésie, vos textes , vos commentaires, vos questions, leurs réponses, votre sensibilité, me touchent.
Elever son âme d'une si agréable façon après avoir à peine levé son corps, c'est un plaisir infini.
Merci.
Je vous souhaite de continuer, longtemps.
Manu.
Écrit par : Manu | 06 avril 2011
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merci
Écrit par : mariemarie | 07 avril 2011
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