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04 septembre 2011

fruit du cow boy

texte marie richeux, photo marie richeux, polaroid

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si on leur avait dit qu’ainsi la roche se jetait dans la mer.
Si on leur avait dit que pareil à une langue, l’eau venait lécher la terre, si on leur avait dit qu’un rouge pouvait être aussi beau, aussi pur en vérité,
si on leur avait dit que le ciel pouvait voler si bas et d’un coup s’ouvrir comme une orange,
ils n’auraient rien cru.
Ils auraient ri comme des enfants. Comme ils le font si bien. Comme ils le font tout le temps.

Mais tout était vrai, et devant cette vue, ils étaient devenus graves. Pas tristes, ni profonds, juste graves, juste plus lourds. De ce poids qu’ont les choses lorsqu’elles dépassent la beauté. Ils faisaient dos aux montagnes à présent, et un petit désert d’ocre s’étalait devant eux. Il lui prit la main, il glissa la sienne dans son grand pull de laine. Ils étaient de frêles cow boys évadés. Ils marchaient sur les cailloux. Il lui prit la main et garda le silence, comme sa mutine chanson. De frêles luky luke, on vous dit, de simples silhouettes amoureuses, éprouvant le petit désert et laissant derrière eux, une mer endormie.
Le ciel s’ouvrit comme une orange, et du jus de lumière coula doucement sur eux. Des coulures de peinture. Le ciel ouvert comme une orange, le ciel dans lequel ils croquaient, goulument, les frêles cow boys, de leur petit désert.

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