Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08 novembre 2011

le petit meneur nu

Le torse d’un tout jeune homme, onze ans, ne contient que les poumons. Rien d’autre encore que ces organes mous et traversés de tant de routes. Pas de muscles saillants, pas de poils au milieu, pas de carré-rectangle au niveau des épaules. Pas de pomme d’adam pour trahir la gorge. Les tout jeunes hommes ont un relâchement dans le pas, qu’ils perdront bien trop vite. De la même façon qu’ils finiront par perdre le vif éclat de leurs yeux.
Il ne tient pas de longe, il n’a rien accroché à la gueule de son animal, mais c’est son animal. Il a posé délicatement sa main sur le poitrail, là où il fait chaud dormir pour les mouches et les tants. Le cheval est gris et la terre est battue d’ocre rouge. Ils ont tous les deux des yeux fait au charbon et le regard qui doucement se déporte sur la gauche.

C’est le meneur, le petit meneur nu, dont le sexe ressemble à celui d’un nourrisson, mais qui a la main déjà sur la hanche et une façon de poser le pied sur le sol qui rappelle la foulée. Au dessus du genou, les cuisses se dessinent et trahissent les courses folles qui les épuisent avant le sommeil.
Ils sont seuls au milieu d’un monde qui ne les accueille pas, mais ne traque pas leurs souvenirs. Ils sont un centaure, rendu à ses pôles. Une peinture d’étonnement.

Les commentaires sont fermés.