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08 novembre 2011

tous saints

photo.JPGLeur case l’est belle, leur case l’est soignée correcte, leur case l’est fleurie le mardi premier novembre. Et les familles sont nombreuses dans les allées. Et le soleil lourd comme une vache, tombe sur les épaules dodues, et l’on s’en prévient à coups de parapluies colorés.

On fait tout à l’envers de travailler ce jour là. On marche entre les tombes. D’abord si grandes, si lisses, portant haut la croix et le marbre,
et puis plus cascassées, plus discrètes aussi, parfois recouvertes par la terre et les pas.

On fait tout à l’envers de travailler ce jour là.

Le gardien même, tout de bleu vêtu, va retrouver un coin d’ombre, près des vivants pas loin des morts, pour finir la journée et retrouver le calme. Le gardien rentre chez lui.
Ici et là, des petits gobelets de rhum sont déposés sur les stèles. Un christ en ferraille côtoie un collier de fleurs. On a coupé la tête d’une coco, bien verte, et bien grosse et glissé une paille dedans si d’aventure les âmes longtemps avaient une petite soif.
Crois moi ou pas c’est l’océan qui lèche les tombes, et le peu de vent nous sert de respiration. Il n’y a pas de chemisiers noirs. Il n’y a pas de chagrins ridés. C’est une visite amicale et émue, au souvenir de qui n’est pas tout à fait enfui. C’est une célébration des coquins  qui réclament attention. C’est une après midi chaude, aux
ancêtres, à Saint Denis de la Réunion 

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