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02 décembre 2011

vous pouvez souffler

Quand il fait jour c’est jaune et brun. Quand il fait nuit c’est de la nuit. Découpée en feuilles. Découpée en arbres. Découpée en silence. C’est à peine plus lourd que du vent.
On est assis dehors, une clope dans chaque bec, de la soupe dans chaque bol, de la fumée au dessus des genoux. On cherche à savoir si le ciel au delà de nos têtes est plus clair qu’ailleurs. Si les étoiles y sont plus précises.
Chaque soir, mais on ne nous l’a dit qu’après, chaque soir, un renard, entre, je ne sais par où, vient manger dans la gamelle du chat, à moins que ce ne soit devenu la sienne.
Il y a quelques années, c’était un renardeau, on ne pouvait pas l’approcher, tremblant, pas bien grand, si roux, si beau toujours. Des espagnols qui vivaient un peu là, l’avaient appelé Zorro, parce qu’en espagnol, renardeau c’est Zorro, c’est tout. Depuis c’est Zorro. Les jours où la chasse est ouverte, que les coups de feu pleuvent en forêt, les jours où le renard peut se faire canarder parce qu’il aime autant les faisans que l’amicale des tireurs. Ces jours là, ces soirs là, ils attendent inquiets son retour à la gamelle. Assis parfois, pareil que nous, sur le rebord de la maison, qu’il fende les buissons quelque part et vienne attraper un morceau de viande fraîche.
Et rentrés, se ramasser en bande autour de la cheminée, rassurés, jouant du mikado géant. Zorro est revenu.

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