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02 juillet 2012

ce peuple là, c’est l’avant goût des songes.

Il y a encore des gars qui ne dorment pas et vendent des paquets de malbac rouge à deux fois moins cher. et puis des gars qui ne dorment jamais ou presque, attendent leurs doses, grattent le sol avec leurs ongles. Et d’autres gars qui dorment parce que le balcon du troisième protège de la bruine qui mouille à l’usure. Ils dorment en dessous, sous les affiches des compagnies téléphoniques, qui te vendent de la parole au bout du fil, chez toi, en Inde, chez toi au Pakistan, en Côte d’Ivoire. Allez, achète la voix de ton père, dans une cabine qui sue la ville, je te la fais à deux euros.


Après il y a les gars qui squattent le scooter, et l’intérieur de la Clio. Il y aura toujours eux, pour écouter de la musique un peu  fort pendant que le shit de leurs joints éclaircit le teint de leurs peaux,
et ils finiront toujours par parler des étoiles, ou d’une fille, même avec des mots qu’ils voudront vulgaires, et malgré cela, ce seront des enfants.

Il y a eux, dans la ville.


Quand elle ferme les volets, elle peut les voir tous. Elle peut déposer sur leur front un baiser. Sur tous leurs fronts en même temps, comme un front général, unique.
 

Commentaires

Pour avoir beaucoup de choses à dire à ce propos , pour ne jamais les dire ; je trouve que ce texte est magnifique !

Écrit par : Merlin | 03 juillet 2012

Découvre. Manqué sans plus de Raison qu'il me réapparaisse. Grande beauté. Paris XVIII, XIX ? Comme un front général, MULTIPLE. Pas la peine de crier — haut et fort. Ce texte-là, c'est l'avant-silence du cri des villes !

Écrit par : Naqoyqatsy | 29 octobre 2012

dix huitième............

Écrit par : mariemarie | 29 octobre 2012

J'aime.

Écrit par : Naqoyqatsi | 29 octobre 2012

Les commentaires sont fermés.