13 juillet 2012
entre chien et loup. dit-on.
Lui il dort sur l’herbe, les bras derrière la nuque à l’américaine, un chapeau d’enfant-de-rêve-d’enfant-de-cheveux-d’enfants sur la tête, un chapeau en papier. Il manque un brin d’herbe dans ses lèvres. Quand il dit B de bouche, les deux lèvres se rejoignent, se cognent très doucement, le B fait trembler l’air,
c’est un détail.
Le ciel, entre chien et loup, on dit, le ciel est entre chien et loup. C’est étrange que l’on dise cela, avec lui, précisément dans le paysage. le loup.
c’est une clairière. Toute les portes de la bagnole sont ouvertes, ça lui fait une allure de soucoupe prête à décoller. Sur un bout de nappe étalée : deux verres de ceux qu’on vous tendait à la cantine, ronds et petits et striés. Dedans c’est de l’alcool de figue. C’est trop sucré et avec un vieux paquet de cigarettes ils ont fait un cendrier.
Il n’y a que le haut de son torse qui bouge, l’air entre et sort. Et entre et sort.
C’est paisible cette façon d’être là. Les mots sont à disposition mais ils ne se précipitent pas dessus. Le champ est à disposition mais on y courra plus tard.
Elle accroche des lanternes bleues, foncées, claires, ciel, aux portières de la voiture, qu’elle allume, ensuite, une par une. Et la voiture est plus soucoupe encore.
Toute cette lumière éparpillée vient jusqu’à lui en taches de couleurs.
Ce sont des enfants terribles.
En fugue. En vie. Echappés. Il ouvre les yeux et c'est comme s'il apparaissait.
10:50 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Vole l'image pour que vole l'adage !
Écrit par : Mikel | 14 juillet 2012
L'adage, la page et la rage !
Écrit par : Mikel | 14 juillet 2012
de qui est ce texte ? cdlt
Écrit par : justine | 19 juillet 2012
Je lis et l'entends avec votre voix. C'est beau.
Écrit par : la Mère Castor | 19 juillet 2012
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