13 juillet 2012
radio again radio again radio
Démonte le boitier. Fais sauter les dernières visses. Force un peu s’il le faut. Tu atteins les circuits électriques. Le cuivre c’est la base. Tu repères les couleurs. Tu cherches le bleu. Tu prends ton temps pour la teinte. Cherche le bon bleu.
Prépare le fer à souder, découpe les fils qui doivent l’être. C’est un réseau de synapses, c’est comme si tu touchais directement au cerveau, tous tes gestes sont chirurgicaux, tu peux trembler mais à voix basse. Maintenant fais se rejoindre les deux composants les plus éveillés. Puis referme tout, revisse. Personne ne doit soupçonner ton passage. Ta résistance est illisible, inclassable, innommable. Tu échappes au langage.
Referme le boitier. Branche le. L’électricité c’est la deuxième base. Le goût du cuivre tu l’as dans la bouche. Garde le.
Le poste trouble toutes les fréquences. Tu peux parler où bon te semble, tu peux atteindre.
C’est ici le plus délicat de l’affaire : il faut atteindre. Atteindre, c’est attendre à une lettre près. C’est reléguer les espérances au second plan de l’image, ne pas les tenir en banderoles, savoir qu’elles cognent en sous-couche.
Atteindre, tendre, attendre. Même combat.
Emettre. Oui.
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