03 septembre 2012
faîtes que ces portails ne
Une sueur froide déposée par la nuit. Le bitume recouvert d’eau du ciel. Les quelques arbres qui se penchent, ébouriffés, sur l’avenue des maisons, ont la gueule de bois du réveil du trop tôt. Tout est déjà trop tôt pour septembre. Les fenêtres du dedans fument de boissons pour les petits, qu’ils ne boivent pas,
___ ils attendent, que leurs yeux se désembuent.
Quand on marche à cette heure, on entre dans la peinture avant que le tableau ne s’anime. On défait les nœuds rendus dormants par les astres. On éloigne les planètes lourdes. On marche dans la rue comme le premier homme mort sur la lune. On ne découvre rien, on retrouve tout, serein mais engourdi, exactement comme on le laissa la veille, et l’on prie dans un silence de tête que nul ne dérange jamais, on prie spécialement pour les portails montés haut devant les jardins des maisons. Ils sont blanc écru, craquelés. D’une peinture vieille comme le temps que vous avez connu. Il est quasiment impossible d’imaginer ces portails sans rouille par dessus, rutilant de blancheur. Il est quasiment impossible d’imaginer le temps où ils étaient neufs. Un temps où les enfants n’étaient pas nés. Il est impossible et pas souhaitable, d’imaginer le temps où ils seront repeints. Car à eux seuls ils récompensent celui qui marche à cette heure-ci, dans cette rue de ce village. Le dessin qu’offre leur vieillesse à chaque entrée de résidence,
est une petite dissertation pour l’âme.
15:17 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
« Merci » ne contient que 5 lettres alors qu'en réalité...
Notamment ici : http://couleurdesondes.blogspot.fr/2012/09/mettez-des-chaussures.html .
cx
Écrit par : Charles Xavier | 03 septembre 2012
eh bien merci à vous pour le billet et vive les pauses si j'ai bien compris !
faîtes que vous puissiez attraper au vol d'autres polaroids à l'occasion.
bien à vous. MR
Écrit par : mariemarie | 03 septembre 2012
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