18 septembre 2013
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___________Par exemple ils avaient les bal-parquet.
Bien sûr ils travaillaient sans cesse. Et sans faire semblant. Jusqu'à ce que leurs joues craquèlent en hiver. Et bien sûr que la vacance était un mot abstrait réservé à d'autre gens qu'eux, que leurs pères, que leurs vieilles filles.
Bien sûr la ville était une autre abstraction lointaine que l'on ne rejoignait que rarement - car pourquoi faire au fond ? - Tout était là.
Sauf les sabots.
Il fallait les y faire fabriquer et réparer. Une paire l'hiver. Une paire l'été, et un tissage de paille savant autour du pied qui leur autorisait sans crainte les températures les plus basses.
Bien sur que rien ne se faisait sans sueur et que parfois la fatigue les prenait tous d'un coup pour les flanquer au sol et abattre sur eux un poids blanc et dévastateur.
Oui mais
il y avait les bal-parquet le dimanche. Et l'on y dansait. On s'y mariait parfois. Dés quatorze ans. On y testait les volants d’une robe. Son aérien sourire. Ses coiffures vite envolées sur le parquet déplié.
Et pour cette raison parmi d'autres, ils disent aujourd'hui sans aucune réserve dans la voix, qu'ils ont été heureux comme pas possible madame. Heureux comme pas possible. Voilà.
13:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sergio larrain la photo
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