19 septembre 2013
ne reproduis pas, continue
"Si j'ai une limite quelle qu'elle soit, ou si l'on peut dire d'une limite qu'elle m'appartient, c'est seulement dans la mesure où j'ai été séparée d'autrui et ce n'est qu'à condition de cette séparation que je peux être en quelconque relation avec autrui. Ainsi la limite est fonction de la relation, un truchement de la différence, une négociation par laquelle je suis liée à "toi" dans ma séparation.
Si je cherche à préserver "ta" vie, ce n'est pas seulement parce que je cherche ainsi à préserver la mienne, mais parce que ce que "je" suis n'est rien sans "ta" vie et la vie elle-même doit être repensée comme cet ensemble complexe, passionné, antagonique, et nécessaire de relations à autrui. Je peux perdre ce "toi" et un certain nombre d'"autrui" particuliers, et il se peut que je survive à ces pertes. Mais cela ne peut se produire que si je ne perds pas la possibilité du tout "toi". Si je survis, c'est seulement parce que ma vie n'est rien sans la vie qui m'excède, qui renvoie à quelque "tu" indiciel sans lequel je ne puis être " ce qui fait une vie judith butler, oui, encore.
13:44 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérémie gobé, judith butler
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