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19 septembre 2013

ne reproduis pas, continue

"Si j'ai une limite quelle qu'elle soit, ou si l'on peut dire d'une limite qu'elle m'appartient, c'est seulement dans la mesure où j'ai été séparée d'autrui et ce n'est qu'à condition de cette séparation que je peux être en quelconque relation avec autrui. Ainsi la limite est fonction de la relation, un truchement de la différence, une négociation par laquelle je suis liée à "toi" dans ma séparation.
Si je cherche à préserver "ta" vie, ce n'est pas seulement parce  que je cherche ainsi à préserver la mienne, mais parce que ce que "je" suis n'est rien sans "ta" vie et la vie elle-même doit être repensée comme cet ensemble complexe, passionné, antagonique, et nécessaire de relations à autrui. Je peux perdre ce "toi" et un certain nombre d'"autrui" particuliers, et il se peut que je survive à ces pertes. Mais cela ne peut se produire que si je ne perds pas la possibilité du tout "toi". Si je survis, c'est seulement parce que ma vie n'est rien sans la vie qui m'excède, qui renvoie à quelque "tu" indiciel sans lequel je ne puis être " ce qui fait une vie judith butler, oui, encore.

XXXXXXXX

jérémie gobé

12 septembre 2013

tous les jours

 

C’est précisément au sein d’une contestation constante du pouvoir que naît la question de faire ou ne pas faire violence. Ce n’est pas au privilégié de décider si la violence est la meilleure voie ; c’est aussi, paradoxalement et même douloureusement, l’obligation du dépossédé de décider s’il faut frapper en retour et, si oui, sous quelle forme.
Face à une violence d’Etat massive, par exemple, il peut sans doute sembler absurde ou déplacé de poser cette question ; mais il se peut aussi que, dans certaines circonstances, l’absence de réponse à un acte violent fasse plus que n’importe quoi d’autre pour exposer la brutalité unilatérale de l’Etat. Je ne suis pas sûre que la non-violence sauve la pureté de l’âme de quiconque, mais elle affirme un lien social quand bien même celui-ci est violemment attaqué par ailleurs.

24 août 2013

( merci )

 

NOUS SOMMES AU MOINS EN PARTIE FORMÉS PAR LA VIOLENCE. NOUS SOMMES RÉPARTIS EN CATÉGORIES SOCIALES OU DE GENRE INDÉPENDAMMENT DE NOTRE VOLONTÉ ET CES CATÉGORIES NOUS RENDENT INTELLIGIBLES ET RECONNAISSABLES, CE QUI VEUT DIRE QU’ELLES COMMUNIQUENT AUSSI CE QUE POURRAIENT ÊTRE LES RISQUES SOCIAUX D’UNE ININTELLIGIBILITÉ OU D’UNE ININTELLIGIBILITÉ PARTIELLE. MAIS MÊME SI CELA EST VRAI, ET JE CROIS QUE ÇA L’EST, IL DEVRAIT TOUJOURS ÊTRE POSSIBLE DE SOUTENIR QU’UNE CERTAINE RUPTURE CRUCIALE PEUT AVOIR LIEU ENTRE LA VIOLENCE PAR LAQUELLE NOUS SOMMES FORMÉS ET CELLE AVEC LAQUELLE, UNE FOIS FORMÉS, NOUS NOUS COMPORTONS. IL SE POURRAIT MÊME QUE LA RESPONSABILITÉ DE NE PAS RÉPÉTER LA VIOLENCE DE SA PROPRE FORMATION SOIT D’AUTANT PLUS PRESSANTE ET IMPORTANTE, PRÉCISÉMENT, QU’ON EST FORMÉ PAR LA VIOLENCE.
IL SE PEUT QUE NOUS SOYONS FORMÉS AU SEIN D’UNE MATRICE DE POUVOIR, MAIS CELA NE VEUT PAS DIRE QUE NOUS DEVIONS FIDÈLEMENT ET AUTOMATIQUEMENT RECONSTITUER CETTE MATRICE TOUT AU LONG DE NOTRE VIE.