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24 janvier 2014

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Il dit je voudrais un poste de radio duquel sortent de larges guitares, ou de fortes guitares dit-il, je voudrais bien un poste de radio duquel sortent des guitares avec des bleus, et des orages, et des orages bleus. Il dit mais ça existe ou ça n’existe pas ? Ou ça existe ou ça n’existe plus ? Ce poste là, je l’ai rêvé ? Je l’ai rêvé qu’il nous sortait, quelques uns, de la torpeur, de l’étrange solitude moite de nos vingt ans ? Nous n’avons plus vingt ans, dit-il convaincu, utilisant cette commode première personne du pluriel, qui est belle faut dire, cette première personne-là.
Alors où est le poste avec la guitare et la licorne autour du cou, dedans ? Il tend la main et les yeux vers le ciel qui va pleuvoir, je dis c’est passager. Tout est passager. C’est un petit passage qui va finir par passer. Il ne pleut plus, déjà, juste le temps de le dire, il ne pleut plus et trois châteaux vont éclore.
J'imagine un poste de radio duquel sortent des guitares, fortes. Un orchestre de guitares fortes, non alignées, se cabrant, non utilitaires à peine utilisables, je vois le poste que je ne voyais pas à vingt ans. Je dessine à mains nues, une bonne vingtaine de guitares qui m’hébète doucement. Et berce un très léger début de sommeil de louve.

Il demande où dans le poste se faufile le vrai. Sous les manteaux, je veux répondre. Sous la laine des manteaux bleus et des bonnets. L’orage est un passage. Déjà il ne pleut plus. 

ThurstonMoore-SensitiveLethal.jpg

 

Commentaires

Notre enfance sonore.

Écrit par : Merlin. | 25 janvier 2014

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