16 février 2014
____ que d'offrandes
Il faut articuler pour prononcer Nous avons été repiqué sans nos racines.
Le noir est fait.
Elle dit :
J’ai passé du temps avec ton livre.
Je ne cherchais rien de moins, je suis comblée, je m’entends répondre en silence.
Le temps avec les livres dure longtemps, on oublie ça. Ce temps dure encore. Ils passent encore du temps avec ce livre tandis que je couds en souterrain une histoire de guerriers de fils.
C’est rare de croiser lentement des yeux qui sont lents à venir et qui viennent lentement face aux vôtres pour parler lentement. Tout le monde attend qu’elle sorte.
Elle dit, sans s’inquiéter, j’écoute ce disque depuis des jours. Plus je l’écoute plus il découvre de profondeur. Alors je vis entre la saudade et le rhume.
J’essaie de me figurer le paysage que cela représente. Profitant de la plaine, je trouve que cette non-demande en mariage sonnait comme il faut. Venait clôturer un drôle de jour de fin. Nous devrions faire des demandes de non mariage, ou des non demande en mariage, un verre de vieux rhum entre les mains, et quelques accords brésiliens qui donnent au moins envie de
debout.
Mais tu es amoureuse de lui ? glissais-je pour rire.
Tous le seraient.
Elle est sérieuse. Comme la saudade. Comme le rhume. Comme le noir qui se fait dans une salle. Comme la lumière qui filtrait deux jours après, entre les arbres, noirs comme de grands oiseaux.
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