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21 septembre 2014

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L’orage avait sanctionné une après midi entière de ville imaginaire. Et désormais les gouttes grasses qui allaient du cuir rouge de la chaise, au zinc étrangement bleu du balcon, étaient des sourires, à peine ramassés sur eux-mêmes, mais tellement rutilants, tellement transparents aussi, tellement capables, comme des dents, d’arracher à quiconque la reconnaissance d’une humanité.

‘Enfin l’orage’ avait gueulé les jeunes hommes appuyés au garage à vélo en bas. Comme libérés d’eux mêmes et de l’obligation de veiller sur une ville qui ne cessait de se dérober en glissant doucement sur  l’odeur de la pisse. Enfin l’orage avait aussi pensé la vendeuse ennuyée et pulpeuse du café boulangerie, voilà, quelques minutes s’annonçaient sans aucun client indécis, car ils sont froussards, et frileux, et qu’un brin de pluie comme ça, un peu dur, un peu décidé, ça te les cloue jusqu’à dix neuf heures au pieu, heure de fermeture, heure de paix.

Et moi, cinquième étage, je comptais par la fenêtre les points imprécis mais beaux de la dentelle qui me servait de chance.

 

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Commentaires

Et les eclairs percerent les noirs furoncles de Harlem et du Bronx

Écrit par : jean marc | 24 septembre 2014

Admirable. Merci pour cette pépite textuelle.

Écrit par : Michèle de Visscher | 28 octobre 2014

Les commentaires sont fermés.