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31 décembre 2014

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accumulé tant d'heures confiantes et calmes, des lèvres concentrées sur le livre, l'inférieure légèrement avancée, tant de chaleur près des flammes, et comme les pierres de l'été à la fin du jour, vu autant d'animaux qu'il m'était possible de voir et soupçonné un nid de mésanges dans la poutre au dessus de ma douche. parlé avec eux. vu des visages comme on n'en voit pas assez, les villes cachent les vieux et les vieux travailleurs, parlé avec eux, me suis agenouillée longtemps pour observer le givre réinventer les contours d'une feuille de chêne tombée il y a de cela des semaines, fait peur à deux veaux roux, me suis liée d'amitié à trois chevaux massifs, indiens, mongols, d'ici,
je lui ai trouvé dans l'œil plus de lumière qu'ils n'ont jamais abrité, avant de savoir que de lumière les yeux abritent toujours une quantité égale, j'ai dit l'amour n'a pas de fin, en le croyant, en le soulignant, en sondant les profondeurs et la liberté de cette phrase, me suis demandée comment l'on chauffait de pareils corps de ferme au plus fort de l'hiver, 

des abats jours, j'ai accumulé des abats jours et leur température particulière, des heures de lecture à faire pâlir mes heures de travail, j'ai été émue de me trouver devant des châteaux que d'autre que moi regardaient d'aussi loin, au détour d'un sous bois, dans les mêmes ciels blancs de décembre, il y a de cela des années que mon corps porte aussi. 

j'ai eu le front dégagé, libre, disponible, enfant pour le sommeil, et le corps indolore. découvert qu'au sentiment de puissance se substitue, plus incandescent encore, celui d'être doux au monde. accumulé un nombre de vies sous la paupière, aussi belles et épaisses que celle que j'avais à vivre là, et qui donnait à mes muscles leur réelle composition. 
 

comme comme je me suis reposée.

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Commentaires

Après avoir souligner la lumineuse qualité de ce texte on peut affirmer à quel point le repose et la campagne ont du bon, pour qui sait les accueillir. Ou plutôt se laisser accueillir par eux.

C'est très beau.

Écrit par : Merlin. | 01 janvier 2015

Depuis quelques mois je suis passé de Bruxelles, grise bruyante et moche aux Côtes d'Armor, sauvages et pures comme d'avant l'humanité. On peut ici avancer des heures sans croiser personne, tendre l'oreille pour ne percevoir aucun son d'humain. Je retrouve ce plaisir d'écouter le vent dans l'arbre et le pépiement des oiseaux…
Je peux m'entendre vivre, enfin.

Écrit par : Le_M_Poireau | 01 janvier 2015

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