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15 juin 2015

- on ne peut tenir longtemps l'idée du jour le plus beau

J'ai vu dans le train les plus beaux amoureux du monde, les plus 
doux, du plus beau jour. Ils se ressemblaient. Il étaient frères de 
cette peau claire, avec dans les rebonds de la bouche du rose, du 
rouge, du sang et de l'eau. 
Ses doigts fins à elle pouvaient tout prendre de sa joue à lui, et ses cheveux à elle, bouclés, conversaient mutins avec un collier de perles bleu océan. Je me suis précipitée dans tous les espaces qu'offraient ce moment et cette vue, car le jour était le plus beau, dans ces secondes et je sais trop que le répit est court. Que l'on ne peut tenir longtemps l'idée du jour le plus beau. 
Dans le train ils se regardaient parfaitement, de la fatigue éparpillée sous leurs vestes de la bonne fatigue je crois. 
J'ai mis longtemps à entendre qu'ils ne parlaient pas ma langue, pour me rendre compte enfin que c'est bien ma langue qui était sur leurs lèvres. 
Je les regardais et ne les regardais pas trop, même si l'amour des quelques secondes du plus beau jour est à tout le monde, c'est comme cela qu'il est donné et qu'il circule. 
Sur les deux sièges d'en face un cameraman ( et son amie speakerine ) russes allaient peut-être filmer des athlètes à porte d'auteuil. 
J'ai quitté les deux amoureux des secondes du plus beau jour et pris avec la même fièvre douce le soleil de printemps qui m'attendait dehors.
 
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Commentaires

Très joli. J'ai plus d'une fois moi aussi, empli mon regard et tout mon être de ces images chapardées de jeunes couples presque trop beaux, presque trop frais, pour le monde qui les entoure.

Écrit par : Rémi | 19 juin 2015

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