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24 novembre 2015

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Deux bouts de peau qui se retouchent et suturent observées en accéléré au microscope : c’est fascinant. Rien ne semble pouvoir empêcher le recouvrement des blessures. Ce matin dans Paris, entre autre collage qui prenait bien : Samuel Beckett dans un papier noir et blanc, photocopié et découpé de près, jouait au basket sur le playground du canal saint martin avec cinq ou six mecs suant leur vapeur dans Novembre. Ses lunettes rondes remontées sur le front, il souriait aux passants un peu engourdis par la nuit noire des explications rances et religieuses. Et Samuel leur disait, "la violence n’est pas plaisante à voir, c’est sûr, mais si tu ne la panses pas ici, elle repassera par là." Comme les trottoirs se repeuplent, que le chagrin dans la gorge ne se voit pas dans la foule, j’ai bien envie de croire, avec mon Samuel en papier, que c’est l’heure, encore et encore, de se remonter les manches de la pensée, d’autant plus qu’on a encore des genoux pour rebondir

 

 

 

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23 novembre 2015

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rouge coeur déboisé - jusqu'au dernier mec boiteux sorti vaillant il pleurera - a pas saigné - pas couru - eu peur de quoi appartient pas -
l'arbre il est là pour tes yeux les leurs et la musique et les mains jointes les regards portés haut ne connaissent pas de drapeaux, même ceux des pirates cherchent trop de territoire - appartiens pas - pas pas pas pas
any bird for friend ? - vole trop vite pour toi
il n'y a qu'un seul monde avec une seule humanité - pas joli joli et donc ? - n'est pas une seule barrière qui ne tombe pas un jour - fausse cachette - fausse guerre - fausse prison - regarde pas la violence ce jour elle repassera par là le prochain -
les balles font des trous dans les corps et dans la pensée - le corps tombe, la pensée avance trouée combien de temps ?

 

 

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15 novembre 2015

des forces aveugles qui ne sont qu'élan

 

 

Le fort n'est jamais absolument fort ni le faible absolument faible, mais l'un et l'autre l'ignorent. Ils ne se croient pas de la même espèce; ni le faible ne se regarde comme le semblable du fort, ni il est regardé comme tel. Celui qui possède la force marche dans un milieu non résistant, sans que rien, dans la matière humaine autour de lui, soit de nature à susciter entre l'élan et l'acte ce bref intervalle où se loge la pensée. Où la pensée n'a pas de place, la justice ni la prudence n'en ont. C'est pourquoi ces hommes armés agissent durement et follement. Leur arme s'enfonce dans un ennemi désarmé qui est à leurs genoux ; ils triomphent d'un mourant en lui décrivant les outrages que son corps va subir. En usant de leur pouvoir, ils ne se doutent jamais que les conséquences de leur actes les feront plier à leur tour.

 

Telle est la nature de la force. Le pouvoir qu'elle possède de transformer les hommes en chose est double et s'exerce de deux côtés ; elle pétrifié différemment, mais également, les âmes de ceux qui la subissent et de ceux qui la manient. Cette propriété atteint le plus haut degré au milieu des armes, à partir du moment où une bataille s'oriente vers une décision. Les batailles ne se décident pas entre hommes qui calculent, combinent, prennent une résolution et l'exécutant, mais entre hommes dépouillés de ces facultés, transformés, tombés au rang soit de la matière inerte qui n'est que passivité, soit des forces aveugles qui ne sont qu'élan.

 

 

L'ILLIADE OU LE POEME DE LA FORCE________ SIMONE WEIL

tu as laissé pleuvoir sur toi les cendres des anciens assassins

 

 

« Tu prêtes à cette bête l’envie d’aller combattre avec toi, mais ce n’est pas ça et tu le sais. Le cheval est envoyé par les dieux, ta cuirasse est envoyée par les dieux, ton bouclier, ton armure entière, et ce vague sentiment qui t’habite. Tout est extérieur à toi et tu te fonds dans le costume. Le cheval pareil. Il vient sous toi, tu viens sous les ordres, tous les deux vous vous placez au dessous de ceux qui agissent du haut. Ne fais pas le fier tu n’es rien qu’un pantin de leurs jeux. Ne fais pas le soldat. Ne fais pas le chef. Je te destitue Achille. Toi et la bête que tu montes, vous êtes d’une extraordinaire beauté, vous promettez une extraordinaire force, vous entendez tous deux et frémissez tous deux, aux hurlements des désespérés, mais n’êtes que la fidèle traduction de la crainte. Leur crainte. Notre crainte. Face à la nuit. »

 

 

Achille____

01 novembre 2015

lumière

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une fête simple que le soda d'un verre de soleil