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16 décembre 2015

coyotes

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Commentaires

ce présent de Beuys...

Écrit par : Mairesse | 16 décembre 2015

Blanc, le ciel devant moi est blanc ou bleu et je marche sur un damier vers un horizon qui se dérobe
A droite, devant, peut-être à gauche on m’attaque et il fait chaud très chaud, très froid, je ne sais plus et je ne peux pas partir…
Je ne connaissais pas Beuys, merci de me montrer –par le biais du père d’Ana Vaz- les rencontres entre ses photos et mon très vieux cauchemard : cette pièce photographiée avec des murs blancs diaphanes ou inexistants, cette porte devant soit, inaccessible, (ouverte ou fermée ? ourmée ? fouverte ?), et cette menace qui attaque.
Belle allégorie du monde -mirage inhospitalier où l’humanité qui me permet d’écrire ces lignes, reste inaccessible devant moi, derrière cette porte fermée consubstantielle de l’espace que j’habite – excroissance possiblement certaine de mon corps (bon, je sais cette phrase est compliquée mais c’est parce-que le corps est un média compliqué).

La Syrie (pourtant Steve Jobs et sa pomme –empoisonnée ?- viennent de là), les réfugiés, les replis identitaires, les Turcs qui profitent de la confusion pour éliminer des Kurdes, le Burundi et ses frères ennemis Hutu ou Tutsi, Israël et ses frères ennemis, la France corsetée par la beauté de son vote insulaire de la semaine dernière, le Tibet empoisonné par la Chine, et … tous ces soubresauts de la bête féroce nous feraient douter de l’humanité.
Car enfin le Canada nous permet d’espérer, lui qui s’est récemment excusé face aux enfants indigènes enrôlés de force à la culture du « Logos », dans des pensionnats-orphelinats in-humains (Archie Fire Lame Deer dans son ouvrage « Le cercle sacré - mémoires d’un homme-médecine sioux » a relaté cette triste expérience le concernant).
Car comme le dit si bien le papa d’Ana, par la voix de sa fille : rien dans la transmission humaine, ne se vend, ne s’achète, ne s’échange par la force.
Le coyote est l’allégorie de notre corps qui, vigoureusement mais sans parole, nous dit comment relier notre humus terrestre à notre esprit céleste maintenant, mais surtout dans le futur.
Le silence de ses crocs - dès lors qu’ils n’entament pas ma chair à mort – me rappelle à ma condition humaine : conscient du corps de l’autre par le biais de mon propre corps, de quel droit irai-je le brûler en éructant que c’est celui d’une sorcière.
Bref, Beuys ou le papa d’Ana ont remis au goût du jour d’aujourd’hui –et par vos biais- ce que des Amérindiens essayent de faire comprendre depuis des lustres – nous pouvons accéder à la connaissance du monde par le dispositif de notre Logos certes, mais par notre corps essentiellement.
Le Logos est le dispositif qu’une forme de rationalité occidentale dominante a su imposé pour disposer brutalement de la matière qui menace l’existence de nos corps physiques.
Ainsi les sciences, techniques et machines correspondantes nous ont-elles permis d’assurer statistiquement l’existence médiocre des corps humains.
Mais le corps est un dispositif qui reste à apprivoiser et entremêler avec le Logos pour accéder à une sérénité (une non-intranquillité car Ana a parlé d’intranquillité) dont notre monde a bien besoin.

François

Écrit par : François | 19 décembre 2015

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