22 juillet 2013
il y a très peu de chien dans la bible
ce qu'on sait de quelqu'un empêche de le connaître. ce qu'on en dit, en croyant savoir ce qu'on dit, rend difficile de le voir. on le dit en somnambule, sans sortir du sommeil de la langue. on ne dit pas, on laisse dire. on laisse les mots venir, ils viennent dans un ordre qui n'est pas le nôtre, qui est l'ordre du mensonge, de la mort, de la vie en société. très peu de vraies paroles s'échangent chaque jour, vraiment très peu.
peut-être tombe-t-on amoureux pour enfin commencer à parler. peut-être n'ouvre-t-on un livre que pour enfin commencer à entendre. L'enfant partit avec l'ange et le chien suivit derrière.
dans cette phrase vous ne voyez ni l'ange, ni l'enfant. vous voyez le chien seulement, vous devinez son humeur joyeuse, vous le regardez suivre les deux invisibles : l'enfant rendu invisible par son insouciance, l'ange rendu invisible par sa simplicité. le chien, oui, on le voit.
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