29 octobre 2008
grisée
Rien ne lui convenait mieux que le gris bas du ciel. Elle remplissait, secrète, une palette intérieure, se réjouissant toujours d’une nouvelle nuance. Les angles fonçaient les gris, les immeubles leur donnaient ombre et matière. Il n’était plus une seule heure sans qu’elle ne peigne dans sa tête, obsédée qu’elle était de retrouver, laiteuses, les couleurs de la ville qu’elle avait sous les yeux.
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24 octobre 2008
oh !
Tu souffles sur tes doigts ou je rêve/tu as froid déjà /et novembre ?Il n’est pas là encore/Enfin à quoi tu penses ?/Si tu crois que l’hiver sera doux, tu as de drôles de croyances / Tu ferais bien de sourire/Ça réchauffe
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22 octobre 2008
ralentissez s'il vous plaît
et l'on rétablirait le temps
en dimensions plus à l'échelle
il collerait mieux à la peau
nous conviendrait davantage
alors il serait des heures plus longues
plus faciles à passer dedans
moins difficiles à retenir
moins épuisantes
alors, seulement, la musique trouverait cadence
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08 octobre 2008
l'animal
Suspendue et autorisée
Tout comme me l’avait décrite l’enfant
Forte de ne plus très bien savoir où le nord, où le sud. Elle ne bouge pas, elle plane. C’est moi hier. Revenue dans la douceur du soir, à la plus belle heure de la nuit. Je suivais les phares des autres, et, tranquille, à l’intérieur, je tissais ma toile.
Devant elle, je ne cherche plus à voir et c’est à la place de cela que je trouve l’étonnement
J’aime l’idée qu’elle ne tienne à rien, ou au fil comme on dit, et je voudrais que tout soit un peu pareil en plus solide. Je voudrais que tout paraisse pouvoir s’évanouir la seconde d’après, mais que tout, pourtant, prenne ses racines profond.
Encore un peu à la regarder
et je dors
15:21 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (1)
01 octobre 2008
près de l'eau
je ne crois qu' à ce qui est petit, il disait et je songeais à la minuscule échelle que je garde à l'intérieur et qui a toute ma confiance. Je songeais à mon rythme, sage et déconcertant, apprivoisé tous les jours au prix de quelques exercices bien pensés.
Je crois au petit, moi aussi. Aux petits même. J'y crois beaucoup. Je crois à nos petits pas, nos petites créations invisibles, nos petits amours, nos petites formes. Je crois à tout ce qui se voit mal ou peu, tout ce sur quoi il faut se pencher ou tendre l'oreille pour entendre.
Pendant ce temps défilait la ville et je m'étonnais encore d'autant de concordances entre deux têtes qui ne se connaissaient pas.
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