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30 août 2010

meilleure mafia

 

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Sur la masse des rochers, seuls trois se détachent. C’est  de la lumière franche au milieu du reste. Les sols sont verts foncés, recouverts d’herbes sans nom, et le reste, justement, le reste est violet. Fin d’après midi, les nuages sont descendus au plus bas / près de l’eau. La plage est désertée, mais quelques îlots de personnes subsistent. Deux femmes, la quarantaine, le buste recouvert de maillots bleu passé ne font rien, je veux dire elles regardent devant, mais ne font rien de plus. A côté d’elle une adolescente, au corps laiteux et mou se repeint les ongles des pieds. La majorité, les autres, lisent un truc, des feuilles légères. C’est très calme.

Le temps a eu tout l’espace pour passer et l’ensemble des visages semble marqué par ça. Ceux qui sont encore là sont illégaux. Marchent en dehors des plates bandes. C’est l’heure batarde de la plage, entre l’après midi criante et la promenade silencieuse d’après diner. Ni le jour, ni le soir. Cette zone de frottement aux alentours de sept heures : ce qui vient de se passer meurt doucement avant que ne redémarre le reste avec les pétards et la musique forte.

Ceux qui sont là sont illégaux et cette petite mafia est souriante, se mate avec connivence, cherchant à deviner lesquels d’entre eux  partiront les premiers. Il s’agit d’une paresse de groupe en toute intelligence. Et cette paresse là s’inscrira de manière génétique dans le corps de chacun, de façon à ce qu’un jour, en plein chaos, dans la ville trop bruyante, la petite mafia se reforme, tentaculaire à souhait.
Chacun de son côté convoquant le souvenir, et, vers sept heures du soir encore, faisant descendre près du sol un ciel lourd d’oisiveté. 

 

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