06 septembre 2010
eux mêmes.
Chaleur piquante de midi. Une rue suffit à traverser la ville. Une rue qui ne finit jamais, ni de tourner ni de monter. Tout est brulant :es poignées de porte, le capots des voitures, la peaux des filles assises en bas des marches, qui fument.
Tout est lourd à transporter. Les bouteilles de celui-ci, les provisions de celui-là… Les mouches se draguent au dessus des étales de fruits. Les gens sont autre part, à l’ombre, au frais dans les baraques. Tout est lent et les ventilateurs font danser les cheveux dans les petites épiceries.
Deux, trois voitures passent de temps en temps, troublant la tranquillité écrasante de la fin de matinée. Elles s’arrêtent pour les piétons.
Le passage clouté est très blanc et réfléchit la lumière comme un flash. Trois hommes pas misérables, ni appauvris, des hommes simples, traversent la rue. Le regard se fixe sur l’un d’entre eux en particulier. Sa veste lui élargit les épaules alors que son cou est si fin, son visage brun et émacié. Son costume et la coiffure, faute de traduire la richesse espérée, racontent comment la dignité se répartit également de chaque côté de la raie /finement tracée / sur les cheveux qu’il a mouillés un peu, tout à l’heure / devant la glace juste au dessus du lavabo / et qu’il voudrait voir tenir jusqu’à la fin du jour.
Dans la petite pochette à droite, pas de foulard bordeaux en soie, mais un peigne justement et un mouchoir en tissu.
Les voitures attendent patiemment, les vieillards ont bientôt traversé la rue, rejoint l’autre trottoir. Les deux autres parlent assez haut assez fort, et lui, notre homme, dans un même geste automatique, sort peigne et mouchoir de la pochette, redessine la raie dans les cheveux, éponge son nez et ses joues qui avaient transpiré.
puis jette un œil dans une vitrine qui faisait miroir… l’élégance même.
17:25 | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Oooh ce texte qu'il est beau, vos images de l'homme au coup très fin m'accompagnent
je n'ai pas pu l'entendre, me réveille plus tard ces jours-ci.. mais il se porte très bien tout seul, sans la voix je veux dire
Amitiés
Écrit par : Christie Vanbremeersch | 07 septembre 2010
me donneriez-vous votre mail ?
Écrit par : mariemarie | 07 septembre 2010
oui ! maviesansmoi@gmail.com
Écrit par : Christie | 08 septembre 2010
Un cou sans "p" s'il vous plait Christie
"des hommes simples " : élargir cette expression , est ce être simple ?, avoir peu d'argent ?, être vêtu simplement ...
Pour moi en tout être se mêle pleins de contradictions et de complexité
Écrit par : Heloise | 15 septembre 2010
Je ne comprends pas votre remarque Heloise. Evidemment tout être porte en lui une vaste immensité de complexe, parce que la vie l'est. Mais on peut être composé traversé de complexité et demeurer un être simple, non ? rattaché à des valeurs simples. essentielles. premières. non ?
Écrit par : mariemarie | 15 septembre 2010
Comment faites vous jeune femme pour trouver des ressources pour écrire de si belles choses alors que vous vous levez tôt pour voir le soleil se lever sur Beaugrenelle et nous enchanter avec votre émission sur France Culture, du même nom que votre blog ? Merci...
Écrit par : femme de D. John | 28 septembre 2010
J'aime beaucoup ce que vous dites, mais c'est très dense et cela va trop vite.
Donc j'aime beaucoup vous lire, mais il n'y a pas votre voix.
lvm
Écrit par : Lucio Margherita | 14 octobre 2010
J'en déduis qu'il me faut parler plus lentement... je m'y appliquerai.
Merci pour votre écoute matinal cher Lucio. Amicalement, MARIE
Écrit par : mariemarie | 18 octobre 2010
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