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01 octobre 2010

n'importe où finalement.

C’est une forêt ultramoderne, étirée par le haut du crane. Une multitude d’étages à deux chiffres… C’est une forêt qui a tout de la jungle imaginée il y a des années par les auteurs de science fiction les plus fous. Les flots humains sont parfaitement organisés et répondent pourtant à un immense chaos. La plupart des passants à cette heure porte un uniforme soit pour aller travailler soit pour aller à l’école. Il se dégage de leur marche une énergie folle que l’on peinerait à contrôler si elle était libérée, éparpillée, relâchée dans la nature / mais dans cette ville / elle ne déborde pas. Elle est contenue bouillante. Les pas qui tapent, bruit blanc sur le bitume, produisent  à coup sûr de l’électricité, électricité, utilisée pour alimenter les panneaux publicitaires géants qui empêchent le ciel d’exister. De temps en temps des voix féminines sorties de nulle part, indiquent qu’il faut aller par là, ou par ici, ou encore descendre en prenant garde à la marche. Tout le monde danse en fait, une chorégraphie pareille à celle des militaires, on l’on attendrait que quelqu’un sorte du rang.

Au milieu de ce bal millimétré, au beau milieu d’un passage piéton zébré de blanc, un homme porte à l’épaule une caméra couleur aluminium. Son pantalon est un ensemble de poches, lesquelles poches sont remplies d’accessoires… Les passants le contournent, le bousculent parfois, mais semblent toujours l’éviter du regard.
Le regard pourtant, voilà ce qui le meut, voilà ce qui de temps en temps lui fait un pas sur la droite ou quelques pas devant. Il fend la foule sans ôter son œil de l’appareil, le deuxième œil est fermé, créant des rides sur son front juvénile. Comment avance-t-il alors, comment ne tombe-t-il pas ? Il est possédé par ce qu’il filme, induit dans le mouvement de cette ville  et des milliers de silhouettes. Porté par sa petite musique intérieure, et un battement sourd et secret.

 

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