28 novembre 2010
moderndédale
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Parachutées de là haut, nous atterrissons, Nawal, Ariane et moi, au milieu d’une petite pièce que quatre portes encadrent. Chacune d’entre nous époussète son costume. Elise enfonce l’une des portes, qui grince évidemment.
Débute alors, une sorte de couloir aux parois plus que hautes au dessus duquel, tout de même, circulent les nuages. J’entends des rires. Des rires emmêlés à d’autres rires, encore emmêlés à d’autres. Des rires qui derrière les murs révèlent d’autres murs. Nous arrivons au bout du couloir. Prendre à droite ou à gauche, mais décider d’une direction. Je regarde Elise, Elise regarde Ariane, Ariane regarde ailleurs. Que cherche-t-on au juste ? Je tends l’oreille à nouveau…
Nous sommes mille dans ce labyrinthe.
Je glisse mes pas dans ceux de celle qui est devant moi. Nos vieilles chaussures soulèvent la poussière… Il n’est plus l’heure d’hésiter, il faut prendre à gauche, et voir. Il faut éprouver tous les chemins possibles, jusqu’à se trouver nez à nez au mur. Jusqu’à toucher le mur comme à l’aveugle. Sentir comme il est granuleux, épais, et opaque……… Et rebrousser chemin.
Prendre alors les devants. Inventer autre chose, une autre combinaison. Reprendre au tout début comme on remonte un rubycube. Crier aux autres - qui sont invisibles - de ne plus souffler, de ne plus râler contre le soleil qui tape. Dire aux autres, que leurs rires sont meilleurs guides que leurs désespoirs. Nous sommes mille dans ce labyrinthe. Le soleil tout en haut tape très fort et fait peser sur nos fronts une chaleur lourde comme de la fonte. Juste avant que nous n’abandonnions tout à l’heure, Ariane nous montrera du doigt la pelote de fil rouge qui depuis des heures se déroule derrière nous. Ariane, croyant s’en sortir indemne, sourira dans son coin.
19:12 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
nous sommes toujours mille, dans les labyrinthes... qui sont bien plus nombreux, encore...
Écrit par : bertfromsang | 13 décembre 2010
et les entendez-vous rire ? les autres ?
Écrit par : mariemarie | 13 décembre 2010
entendre les rires - emmêlés - des autres, est une chose... savoir de quoi ils sont le nom: l'angoisse, l'esprit, l'indifférence, la fantaisie, l'aliénation, le sarcasme, la divagation, l'extravagance ou la psychose... en est une autre. cela dit, j'agrée: quoi qu'il arrive, " leurs rires sont meilleurs guides que leurs leurs désespoirs." au moins pour les pauvres hères que nous feignons d'être...
( enfant, je garde un souvenir contrasté d'une visite à la fameuse "foire aux plaisirs" bordelaise: http://www.foireauxplaisirs.com/ ... mon oncle me proposa de choisir une attraction... j'hésitai entre le train fantôme et le labyrinthe aux parois transparentes... je choisis la première option, à mon grand désespoir, au final... aucun train fantôme - comble éternel du kitsch - ne vaut le coup, alors que chaque labyrinthe reste une promesse latente de perdition certaine: je le sais aujourd'hui. )
"inventer autre chose": c'est exactement ça...
Écrit par : bertfromsang | 14 décembre 2010
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