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31 janvier 2011

les petits gars de Séville

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Depuis 18 heures, les bars à tapas -  qui n’avaient de toutes façons pas désempli- se gonflent de monde. Hommes et femmes au comptoir, grignotant quelques olives baignées dans l’huile, quelques morceaux de fromage  et sirotant le vin rouge du bout des lèvres, en souriant. Ou bien, l’autre formule, toutes sortes de fritures dorées et reluisantes, exagérément salées qui sont un prétexte sans pareil pour des bières extra fraiches, avalées au gobelet et renouvelée aussi tôt terminées. C’est le soir. Quelques façades des boutiques sévillanes sont encore allumées comme ce vieux tailleur,  qui cout et repasse nuit et jour. Ou cette femme  sans âge qui vend des billets  pour la loterie nationale en cette période de Navidad. La place grouille. Il fait encore frais. Le printemps n’est pas là, mais les gens sont dehors. Un châle passé sur les épaules, rendant hommage aux clichés de l’Espagne fêtarde, la mélancolie se mélange aisément à la débauche. L’agitation fait suer les lampadaires, un ballon rouge s’envole, quelques airs flamenco ravissent les touristes oreilles. Et Deux mômes sont assis à même le sol poussiéreux. Ils ne voient que les pieds. Ils poussent deux voitures dans un circuit dont ils sont seuls à se figurer les virages. Ils ajoutent les bruits qu’il faut, se chamaillent une accélération, un dérapage. Ils sont petits et simples. Leurs parents sont là, alentours. Une place entière, une ville en fête veille sur eux. Légèrement à l’écart, un homme les rejoint. Aussi tassé soit-il sous ses quatre vingt ans, il est plus grand qu’eux et les regarde de haut. Il est rêveur. A cet endroit précisément, un peu plus à gauche, un peu plus à droite, il avait lui aussi, un de ces soirs espagnols, fait rouler des petites voitures imaginaires dans des circuit pas beaucoup plus réels. Au temps télescopé, au rallye quatre roues, les petits gars de Séville, rendent un fervent hommage.

 

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