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05 mars 2011

cloclo is not dead anyway

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Servane habite depuis vingt sept ans rue du clos près du périphérique, ça ne s’invente pas.
En 2003, lorsque ses enfants sont partis, elle a échangé son appartement avec la famille de Solène. Son quatre pièces contre un grand studio sans le dire aux HLM, qu’ils fassent pas chier. Servane a aménagé son balcon avec de petites plantes, des nains en terre cuite, et une lampe qui fonctionne avec la lumière du soleil le soir.
Servane aura soixante dix ans à la fin de la semaine. Ses murs sont recouverts d’une fine moquette rose foncée. Et par dessus la fine moquette une série de cadres avec les petits. Sofia, Nell, Kacem. Les petits des petits.
Regarde pas le ménage répète Servane comme si elle était rayée. Regarde pas les recoins, je savais pas que tu allais venir.
Servane savait. C’est la raison pour laquelle tout est aussi propre.
Elle me dépasse dans le couloir. Tu viens ? Je viens. Les murs toujours recouverts de moquette, et juste avant la chambre, dans un format longiligne, couleurs criardes et passées, ne Me demandez pas comment, arraché d’un magazine résistant des années 60, un portrait en pied de Cloclo himself / est accroché à hauteur d’homme. La mort de Claude François, Servane n’y croit pas, n’y a jamais cru, ça fait partie du lot des choses qu’ils inventent, me dit-elle. Je hoche la tête. Elle reste un long moment devant le poster.
Au bout du couloir sur la porte, un miroir qui reflète le corps vieilli de Servane juste à côté du corps intact de Cloclo. Presque dans les bras l’un de l’autre. Servance presque Claudette. Presque paillette avec ses soixante dix ans. Le miroir c’est la seule source de lumière de cet appartement. Il fait parfois office de boule à facettes.

 

Commentaires

servane, en sa dernière occurrence, devenant servance... au lapsus calami, l'obligée de cloclo...

Écrit par : bertfromsang | 15 mars 2011

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