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05 mars 2011

cour intérieure

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Se pencher légèrement du quatrième étage.
Il est dix heures, tant mieux. Ils commençaient tous à trouver le temps long. Ils ressemblent à des petits pions de là haut, et c’est à peu près cela que l’on voudrait qu’ils soient. Ils ont des gueules fatiguées, bouffies, ou émaciées au contraire. Ils sont majoritairement habillés de jogging, remontés sur la cheville et rentrés dans des chaussettes de sport. On aurait voulu leur faire porter un uniforme, ils auraient tué père et mère, mais force est de constater qu’ils sont l'habit assez semblable.
Quelques grappes d’hommes laissent présager de petits deals minables, cigarettes, rasoirs, shit. D’autres sont assis sur un banc, les coudes appuyés sur les genoux, par deux. Le cou emmenant la tête toute entière vers le béton, les pieds jouant avec les graviers et les yeux se relevant parfois pour observer un but.

Car les autres, qui ont encore la force, qui reçoivent du courrier, ont de bonnes baskets, ceux qui ne sont pas là depuis des années, ne sont pas usés comme le ferraille, ces autres-là jouent au football, comme on s’arrache.
Ils courent tout ce qu’ils peuvent. Ne rient pas, n’hurlent pas aux points marqués, il sont sérieux. Ce sont des choses sérieuses. 
Enfin il y en a deux, au fond à droite, presque silencieux, musculaires et cheveux noirs. Ils observent ont la face triste, plus triste encore que celles des détenus, plus grises en fait. Ils sont las. Cette cour c’est aussi la leur. Les surveillants de promenade, se sentent à l’étroit, entre les grillages tricotés serré, de la cour intérieure.

 

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