07 juin 2011
comme une enveloppe
Elle roulait des hanches. Robe en lin beige et ses cheveux crépus remontés dans un chiffon fleuri. Elle avait la peau plus brune que caramel. Une peau du cou aux orteils que le soleil avait renoncé à brûler tant elle y résistait.
Elle adressait des sourires en réponse latérale à ceux qui les réclamaient. Mômes en cavalcades, jeunes hommes par grappe ou vieux desséchés par le sel et la lumière. Elle marchait le long du port sur une promenade qui avait connu son âge d’or il y a quelques années. Elle n’avait pas le moindre regard pour les différents stands de glaces ou de jouets en plastique qui jonchaient le bord de mer. Elle ne regardait justement, QUE le bord de mer. J’avais l’habitude de passer mes trop longues fins d’après-midi sur le banc toujours vide du milieu de la promenade, je la regardais donc arriver.
Il me vint comme une évidence…. Celle pour qui je grattais ma guitare en fumant depuis des jours entiers, lui prêtant mille visages ; celle que j’attends depuis des années sans plus sentir même que j’étais en train d’attendre : C’était elle.
Elle viendrait s’asseoir et nous repartirions ensemble. Ma guitare en bandoulière et mes sérénades pour mémoire. Cette princesse de sable était la mienne, elle m’irait comme un gant. Comme le vent sur la dune. Elle m’irait, tu vois…. comme une enveloppe. Comme le ….. steady au rock.
Je me mis à lister mentalement l’ensemble des qualités que je pourrais plus tard lui vanter si tant est qu’elle puisse douter de l’évidence. Je les listais comme on répond trop enthousiaste à l’offre d’emploi de sa vie.
Sur le banc qui faisait office de milieu sur la promenade de bord de mer, sans cesser de gratter les cordes de la guitare et sans quitter des yeux / la belle qui venait à moi, j’entrepris secrètement
ma plus intense lettre de motivation.
écoutez la chanson qui va avec = www.myspace.com/welinoel
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