31 janvier 2012
c'est évidemment lui mon fiancé
Voyez, elles ont mis leurs chapeaux, fières du dimanche. Les dames blanches, sont de riches héritières. T’as pas idée des comptes en banques, elles mêmes ne comptent plus. Il y a des sommes, c’est plus la peine, c’est passée la barrière, dépassés les bouliers. C’est la tête en vrac des banquiers, devant leurs décolletés pigeonnants. Sur le champ de course, elles arrivent en masse, paillette, strass collés au palais, tandis qu’à la maison s’affairent, les valets en culotte mauve. C’est dimanche, et c’est particulier. La course, elles ont parié, que celui qui gagne, est celui le plus libre. Le cheval le plus fou, ce lui qui galope et qui défie les vents. Celui-là, elles l’aiment. Elles y mettent les sous. Le cheval le plus fou, je donne ma langue au chat, je donne ma somme au guichet, je lui donne, tout, redonne, celui qui galopera, sans jockey sur son dos, je fais de lui le roi. Elles ont la belle tribune, évidemment, blondes et brunes se partagent les bancs. Le pistolet déchire le ciel, et dans une fumée d’archange, les chevaux donnent le change, et s’élancent sur le champ. Pas de bataille, pas d’obstacles, ils n’ont pas de numéro collé au flanc. Ce sont des enfants. Ils courent au plus rebelle. Et toutes les gonzes d’hurler, c’est lui mon fiancé.
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