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31 janvier 2012

ni comprendre ni déborder

IMG_2190.JPGLe vent est monté ce matin. La mer est devenue forte. Dos rond, bleu accidenté, gris. La mer a souri, mais gravement. Les fougères se sont couchées sous le vent et au passage des chevaux. Les hommes n’ont su que dire aux bêtes. Décembre rendait le sable brillant, et si la nuit tombait tôt, le jour n’en était que plus franc.
Elle s’était assise dans la dune, à même le sable froid et humide. Elle avait remonté sa veste au dessus de ses oreilles, et le col lui barrait le menton et les joues. Ses yeux pleuraient sans déborder.
Il s’ était assis sur la roche et laissait trainer quelques doigts transis par le froid dans une petite piscine d’eau de mer.
Ils ne se voyaient que parce que l’un et l’autre se savaient présents. Ils étaient tous les deux des brèches dans le paysage. Ils étaient tous les deux des mirages en somme, des corps d’entre deux mondes.
elle se mit debout et sa silhouette si fine, si fine prenait le vent, manquait de flancher toutes les secondes, manquait d’être emportée comme les algues sèches qui couraient sur la plage. Il se mit debout de l’autre côté, protégeant de ses mains son visage de l’air brutal, et criant dedans. Quel est ton nom.
le vent se chargea de rendre le message inaudible. Quel est ton nom, répétait-il sur la roche, quand elle était là-bas sur la dune, quel est ton nom ?
Toujours debout, elle regardait sans comprendre, ses yeux pleuraient sans déborder.

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