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12 septembre 2013

tous les jours

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C’est un triangle formé par trois rues, une placette en briques. Les briques sont grises. Il est cinq heures trente. Le sol est défoncé. Les briques ne sont plus au sol, mais en vrac, mises, grises, entre le sol et le cœur des humains. Cette nuit il a plu des tombes. Cette nuit alors que dans les immeubles on chérissait un reste de pain, ou mieux, une soupe préparée longuement, le ciel préparait des bombes, et derrière le ciel une colonie de connards. Blessés blessant.

Il est cinq heures trente, et autour du triangle de rues aux briques éclatées, quelques hommes marchent. Comme c’est ahurissant que quelques hommes marchent encore au lendemain des bombardements, comme c’est pourtant commun.
Et au virage qu’offre six heures, à ce virage aigu entre la nuit et le jour qui commence exactement, dans ce virage, un cheval noir brillant prend la courbe. Se tord. Applique à son allure un peu de la douleur du son des bombes. Entreprend un trot, quasiment sur place et sans bruit. Un cheval noir brillant témoin de la violence, et tout à son travail de raviver le jour.
Il est sans licol et sans bride, je parierai qu’il est en train de danser. Je souhaite que personne n’aille le contredire.

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