16 avril 2014
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Le fort n’est jamais absolument fort, ni le faible absolument faible, mais l’un et l’autre l’ignorent. Ils ne se croient pas de la même espèce ; ni le faible ne se regarde comme le semblable du fort, ni il est regardé comme tel. Celui qui possède la force marche dans un milieu non résistant, sans que rien, dans la matière humaine autour de lui, soit de nature à susciter entre l’élan et l’acte, ce bref intervalle où se loge la pensée. Où la pensée n’a pas de place, la justice ni la prudence n’en ont. C’est pourquoi ces hommes armés agissent durement et follement. En usant de leur pouvoir ils ne se doutent jamais que les conséquences de leurs actes les feront plier à leur tour. C’est ainsi que ceux à qui la force est prêtée par le sort périssent pour trop y compter______
14:58 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simone weil. l'illiade ou le poème de la force
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