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29 mai 2014

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" Parce que nous pensons que les mouvements sociaux et politiques ne peuvent plus user des logiques néfastes du marketing pour communiquer, Nous recherchons les supports et les formes pour rompre avec les images du commerce et encourager les résistances et les rêves"

 

FORCES
VIVES
FORMES
VIVES

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voir là où c'est vivant

 

 

 

 

 

 

 

28 mai 2014

je me réveillais. ils s'entraînaient encore.

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alors le ciel est tombé sur la tête de qui ?
à faire de la politique pour les cinq prochaines minutes, qu’on oubliera les cinq prochaines d’après, et à donner à chacun le pain de son petit jour, pour éviter qu’il grogne, tout en subtilisant le champ, le blé, les outils, ( la farine tout ça ) par derrière. laissant tout le monde les pieds les poings liés. le ciel n’est pas tombé. faut arrêter.

nous avons longuement construit l’échelle à l’envers, pour qu’il descende tranquille. alors les échos furent massifs, la tristesse, l’émigration, blabla, je vais quitter ce pays de f***** pouvait-on lire, mais où sommes-nous quand il faut endiguer la chute ? et qui est dehors, sous la pluie, à calais, debout, pour dire que ce pays ne sera pas le lieu de ce que l’on voit sous la bâche ? qui se réunit par millions pour dire que la télé c’est la nôtre, l’assemblée c’est la nôtre, la radio c’est la nôtre, le pouvoir c’est le nôtre ? si les chiffres font pour une fois sens, c’est quand ils disent que nous sommes plus nombreux que ceux sensés nous représenter. et que chacun a droit à la parole digne.
plutôt que d’ouvrir bien grand sa bouche un dimanche soir avec la bière, pour pleurer sur l’épaule des plateaux où l’on affiche les r.é.s.u.l.t.a.t.s, on devrait pleurer sur notre manque de courage à réactualiser nos démocratiques institutions pour qu’elles retrouvent sens et légitimité.
je ne suis pas morose. je ne suis pas désespérée depuis dimanche soir. je ne suis pas de ceux qui hurlent avec les loups sous les toits cossus où il fait chaud. ou alors je le suis depuis des années.
à faire semblant de pleurer, on alimente la machine à foutage de gueule et c’est elle qui sape le principe même de représentation. il arrive ce qui arrive. le reste n’est que mise en scène.
je ne me sens pas légitime à me lamenter sur des chiffres qui disent que l’on organise l’exclusion et l’aplatissement, car nous sommes ces chiffres. nous sommes ces chiffres. nous sommes ces chiffres. ça veut pas dire que je suis contente. loin de là.

19 mai 2014

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Je descends deux enfers plus loin
Pour que l'orage s'annonce


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(christine and the queens saint claude )

12 mai 2014

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douze mai, saint achille

 

Achille va mourir à la guerre, sous les murs de Troie, et toi, Thétis, tu le verras au plus haut de ce que tu pouvais l’aimer. Il sera sublime, il sera blond et fort, il sera ailé de la tête jusqu’aux pieds. Ce sera ton fils et l’au delà de ton fils, réunis en un seul jeune, terriblement jeune héros, et d’un coup, en une fraction de seconde, il ne sera plus.
Il y a et puis il n’y a plus.

Ton fils est là, il excelle, toute l’armée, tous les hommes chantent son nom, toutes les femmes convoitent sa protection et son corps, et voilà qu’il n’est plus. C’est brutal, et tout à fait doux comme façon de s’éteindre.
l y a du sang, il y a des larmes, il y a du sperme, du souffle, de l’eau, et puis il n’y a rien.
Et ce rien n’est pas le vide, ou le contraire du plein, ce rien c’est l’arrêt immédiat et sans retour de ce qui fait ton fils vivant. Le plus vivant de tous, le plus beau d’entre tous. Le rien qui arrive et chante la fin brutale et douce de ton fils adoré, c’est un oiseau qui dit son nom. Il ne reste que son nom. Une couture de lettres tendres que tu répèteras en errant.  Tu diras Achille…, Achille... et tout se rendra indépendant. Chaque lettre se détachera de l’autre pour aller, au plus près des astres, attraper ce qu’il y a de lumière chaude, et chaque lettre chantera, non seulement le nom entier de ton fils, mais aussi son histoire, son arrogance et ta tristesse. Chaque lettre sera le tout de ce tout morcelé. Chaque lettre, tu la porteras comme un collier lourd et pesant un animal mort à la course. Chaque lettre te collera à la nuque et à la poitrine. Tu ne pourras rien ôter de son nom, car son nom c’est ce qu’il restera quand tout aura cessé. Cela va arriver brutalement et sans cris, et sans à-coups, et sous les murs de Troie, devant le combat à l’endroit même où il se sera illustré.
Cela arrivera Thétis, et par ma voix je te préviens.

 

 

 

 

 

 

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09 mai 2014

je t'aime

(...)

Ceux qui appartiennent à nous gardent leur liberté. Nous ne reconnaissons aucune théorie. Nous avons assez des académies cubistes et futuristes : laboratoires d’idées formelles. Fait-on l’art pour gagner de l’argent et caresser les gentils bourgeois ? Les rimes sonnent l’assonance des monnaies et l’inflexion glisse le long de la ligne du ventre de profil. Tous les groupements d’artistes ont abouti à cette banque en chevauchant sur diverses comètes. La porte ouverte aux possibilités de se vautrer dans les coussins et la nourriture.
Ici nous jetons l’ancre dans la terre grasse.
Ici nous avons le droit de proclamer car nous avons connu les frissons et l’éveil. Revenants ivres d’énergie nous enfonçons le trident dans la chair insoucieuse. Nous sommes ruissellements de malédictions en abondance tropique de végétations vertigineuses, gomme et pluie est notre sueur, nous saignons et brûlons la soif, notre sang est vigueur.

(...)

Les écrivains qui enseignent la morale et discutent ou améliorent la base psychologique ont, à part un désir caché de gagner, une connaissance ridicule de la vie, qu’ils ont classifiée, partagée, canalisée; ils s’entêtent à voir danser les catégories lorsqu’ils battent la mesure. Leurs lecteurs ricanent et continuent : à quoi bon?
Il y a une littérature qui n’arrive pas jusqu’à la masse vorace.Chaque page doit exploser, soit par le sérieux profond et lourd, le tourbillon, le vertige, le nouveau, l’éternel, par la blague écrasante, par l’enthousiasme des principes ou par la façon d’être imprimée.

(...)

Je vous dis : il n’y a pas de commencement et nous ne tremblons pas, nous ne sommes pas sentimentaux. Nous déchirons, vent furieux, le linge des nuages et des prières, et préparons le grand spectacle du désastre, l’incendie, la décomposition. Préparons la suppression du deuil et remplaçons les larmes par les sirènes tendues d’un continent à l’autre. Pavillons de joie intense et veufs de la tristesse du poison.

08 mai 2014

chevalmouvement

when the water gets cold and freezes on the lake.

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05 mai 2014

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Et soudain c'est le soir.
chacun se tient seul sur le coeur de la terre
transpercé d'un rayon de soleil
et soudain c'est le soir.

Maintenant que le jour point
La nuit s'achève et la lune
qui pâlit dans les canaux
lentement se dissout dans la belle journée.

Septembre est si vivant dans ces terres
de plaine où les prés sont aussi verts
que dans les vallées du sud au printemps.
J'ai quitté mes compagnons,
j'ai caché mon cœur dans les vieux murs
pour être seul me souvenant de toi.

Combien tu es loin que la lune
maintenant que le jour point
et que les pieds des chevaux heurtent la pierre.