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08 octobre 2010

dialogue de murs

  

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Errance dans les hauteurs d’Alger. Bab el Oued. Grand décor.
Une maison à droite, une maison après le virage à gauche, un mur, une éternité des murs blancs derrière lesquels se cachent … on ne sait pas. Rue en lacets, impression de montagne. La baie se détache derrière un port industriel que l’on avait oublié de regarder. Passé le dernier virage, soudain c’est beaucoup plus grand, soudain c’est au dessus de nous et tout autour, ça ressemble à quelque chose que l’on connaît tellement qu’il en est impossible à décrire. Le béton est sali et ajouré par endroit. Les fenêtres, voilà les fenêtres que l’on connaît par cœur : petites cases colorées, soulignées par des pare soleil, des rideaux rapiécés. La cour paraît immense, immense mais habitée. Une petite ville grouillante en échelle miniature… Là une table avec des fruits, là un mécano improvisé, ici quelques trafics illégaux et là encore trois femmes rondes entourées de voile. Les bagnoles dorment en bas, rangées en mauvaise file. Par cœur, on connaît ça par cœur. Quelque chose bat en nous différemment, comme si dans les yeux se superposaient la découverte et l’immense familiarité.  La même sensation que la convocation d’un souvenir et pourtant, c’est la première fois que l’on voit cet endroit.

Au milieu des années 50, l’architecte Fernand Pouillon se voit confier la construction d’une cité en lieu et place d’un bidonville à Alger. Quelques années plus tard, il participe à la construction de plusieurs ensembles d’immeubles à Meudon la Forêt près de Paris. Ville de l’adolescence. Voilà on y est. mais ça on l’a su après, en rentrant. Comme quoi les yeux se chargent parfois de tirer sans nous les fils de  nos histoires et de les emmêler à souhait.
Les deux bâtiments ont vieilli différemment et c’est un autre sujet. Mais de part et d’autre de la méditerranée, les murs résonnent.

 

Commentaires

Fiction : il faisait triste ce jour là; les cafards marchaient lentement, crevaient comme nous à la chaleur ou au froid. Les nuages ont quittés Alger depuis des jours et des siècles; de temps en temps quelques uns viennent de derrière la mer, ou bien de derrière la nuit, ou bien parfois de derrière l'Afrique tout là-bas, et se posent là devant nos fenêtres, devant nos murs, devant nos vies là. Tout le monde est gris : les murs et les nuages : les Hommes et les chiennes. je regarde la télé; rien d'intéressant : un peu de foot, un peu de France, un peu de filles, un peu de couleurs. je m'ennuie, je suis triste toujours. Hier, à la fenêtre, à la vie là, j'ai vue une fille au loin; elle était belle en " petit point ", en petite brune, en petite femme là. Son appareil photo me regarder je crois, ou bien l'immeuble juste. Je descend, je cours; vite comme mon coeur et ma vie tremble. Elle est toujours là, avec son appareil photo, ses yeux, et toute sa vie là. Je lui parle en arabe, elle comprend pas; tant pis. Je rentre. Elle s’appelait marie je crois.

Écrit par : karim du 94 ou 9-4 | 23 décembre 2011

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