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17 novembre 2010

zone floue

Dimanche soir. Retour d’aéroport. Le bus remplace le train qui habituellement remplace les pieds. Comment peut-il déjà faire aussi noir ? Comment peut-on avoir en si peu de temps, perdu autant de lumière ?
Alors la banlieue nord se déchire sous les phares du 360. Plus que la banlieue en fait ! La banlieue, c’est vrai, on connaît. Ce que l’on connaît moins en revanche, ce sont ces zones industrielles. Zones creuses et floues, peuplées de grands bâtiments aux portiques automatiques, et aux parois gondolées.

A chaque arrêt, deux ou trois silhouettes emmitouflées grimpent, compostent tickets ou font sonner les badges, ôtent écharpes et autre larges bandes de tissu coloré pour s’asseoir en face ou à côté. 
Ils sont fatigués. Mutiques. Rêveurs. Ils passent d’interminables coups de téléphone dans une langue qui nous échappe complètement. Ils sont partis pour traverser Paris. Changer à Gare du nord, attraper un RER, un autre bus, et rejoindre la petite ville qui abrite leur sommeil trop court. Ils viennent de faire quatre heures de ménage dans l’ensemble des bâtiments gris. Aspirateurs sous les bureaux, chiffons poussière sur les étagères, café à la machine et désodorisant au citron jaune.
Le bus 360, rapatrie aussi tous ceux qui ont atterri il y a une heure à l’aéroport, récupéré leurs bagages à roulettes et hésité pendant quelques minutes à prendre un  taxi pour rentrer….
Bizarrement, ils sont extrêmement faciles à distinguer….

 

 

 

 

 

Commentaires

"ils" sont le plus souvent "elles"...

Écrit par : PhilippeC | 22 novembre 2010

ce soir là, c'était plus des ils que des elles. mais le "ils" est générique et oui, le plus souvent sont "elles"....

Écrit par : mariemarie | 28 novembre 2010

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