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21 octobre 2010

suivant la pente hasardeuse des choses de la vie

 

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Ils étaient quatre frères. Mars, Frédo, Hyppolite et Gustave. Chacun était né moins d’un an après l’autre, sauf le premier évidemment. En même temps avec un nom pareil il ne pouvait que venir d’ailleurs.
Mars nourrissait depuis toujours une passion pour tous les engins à moteur. A commencer par le rasoir électrique de son père, la tondeuse à gazon, plus tard les mobylettes évidemment et encore plus tard, ce qui est déterminant pour l’image qui suit, la caméra super 8 de son jeune frère Gustave.
Faute de n’avoir su apprendre à temps et par cœur les verbes du premier, du second et du troisième groupe,
Faute de n’avoir pas tout à fait adhéré à la version ultra libérale des cours de géographie de Madame Graffin,
Faute d’avoir trop souvent voulu initier une révolution silencieuse mais néanmoins révolutionnaire, Mars s’était fait viré du collège. Puis d’un autre collège, puis d’un dernier collège, et puis il avait eu seize ans et tout le monde avait été soulagé de pouvoir l’extraire su système scolaire.
Tout le monde, sauf sa pauvre mère. Quoique.
Mars n’avait alors plus quitté le garage de la maison familiale, et petit à petit tous les types du village - quelques demoiselles les jours de chance - lui apportaient leurs mobylettes et scooter en panne pour leur refaire une santé. Mars gagnait son pain.
Son cadet, le petit Gustave assistait après l’école aux séances de réparation. Il nourrissait lui une passion pour l’image qu’il captait sans fin à l’aide de la super 8 offert par l’oncle Sztern. L’oncle Sztern ayant des vues sur la mère, mais ça c’est une autre histoire.
La caméra tomba en panne un jour, Gustave demanda à Mars de la réparer ce que Mars fit en échange de… En échange d’une petite projection à destination des clients chauffeurs de bolides, un dimanche après midi par mois.
C’est ainsi que, petit à petit, et suivant la pente hasardeuse des choses  de la vie, le garage familial et peu accueillant des quatre frères devint le cinéma du village, lieu d’ouverture et d’émerveillement pour le trois cent cinquante sept habitants de Thiévert.
Village qui évidemment, n’existe pas, ou alors à notre insu….

 

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